Des chercheurs ont produit du paracétamol à partir de déchets plastiques

12:5124/06/2025, mardi
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Le paracétamol, utilisé mondialement comme analgésique et antipyrétique, est habituellement produit à partir de dérivés pétrochimiques.
Crédit Photo : JOEL SAGET / AFP
Le paracétamol, utilisé mondialement comme analgésique et antipyrétique, est habituellement produit à partir de dérivés pétrochimiques.

Des chercheurs de l’université d’Édimbourg, en Écosse, ont réussi à produire du paracétamol à partir de déchets plastiques, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature Chemistry.

Le processus repose sur une combinaison de réactions chimiques et biologiques, impliquant notamment des bactéries Escherichia coli (E. Coli).

Cette découverte suggère une voie innovante de valorisation des plastiques usagés, bien que sa mise en œuvre à grande échelle reste incertaine, préviennent les scientifiques.


Paracétamol issu du plastique: une première étape réussie


Le paracétamol, utilisé mondialement comme analgésique et antipyrétique, est habituellement produit à partir de dérivés pétrochimiques, selon des procédés peu coûteux mais fortement polluants, souvent sous-traités en Asie.

Dans cette étude, financée notamment par AstraZeneca, les chercheurs ont utilisé du plastique PET (polytéréphtalate d’éthylène) – tel qu’on en trouve dans les bouteilles – pour déclencher une réaction chimique dans une souche modifiée de bactéries E. Coli.


Ces bactéries ont d’abord synthétisé une molécule intermédiaire appelée PABA (acide para-aminobenzoïque). En les modifiant génétiquement, les scientifiques ont ensuite permis à ces bactéries de convertir le PABA en paracétamol.


Une démonstration de faisabilité, pas encore une révolution industrielle


Malgré son caractère inédit, cette avancée ne constitue pour l’heure qu’une preuve de concept. Des chercheurs indépendants, dans un commentaire publié également dans Nature Chemistry, rappellent que la réaction ne génère qu’une quantité limitée de PABA, insuffisante pour envisager une production industrielle.


Ils soulignent toutefois le potentiel prometteur de cette approche hybride, combinant biologie de synthèse et chimie pour des applications futures de recyclage avancé des déchets plastiques.

Les ONG environnementales sceptiques


Cette découverte suscite un certain scepticisme dans les milieux environnementaux.
"Depuis des années, il ne passe jamais quelques mois sans qu'on ait une nouvelle -bactérie mangeuse de plastique-"
, a ironisé Melissa Valliant, de l'ONG Beyond Plastic, auprès de l'AFP.

Selon elle, ces recherches ne parviennent jamais à atteindre une échelle suffisante pour répondre au problème systémique de la pollution plastique.


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