
La fermeture de l’Institut Lissen à Colombes, officiellement justifiée par des manquements à la sécurité incendie, s’inscrit selon ses responsables dans un climat islamophobe croissant en France. L’établissement conteste vigoureusement les accusations d’"islamisme" diffusées par le préfet sans preuve ni audition contradictoire. Ce cas s’ajoute à une série de décisions visant des structures éducatives musulmanes comme les lycées Al-Kindi à Lyon et Averroès à Lille, qui ont vu leur financement public supprimé. L’Institut Lissen dénonce une stratégie étatique visant à étouffer les institutions musulmanes sous couvert de lutte contre l’"islamisme".
Une fermeture aux relents politiques
Le 7 mai 2025, le préfet des Hauts-de-Seine a ordonné la fermeture immédiate de l’Institut Lissen à Colombes. Ce centre de formation proposait depuis plusieurs années des cours d’arabe, de français et du soutien scolaire pour des enfants et des adultes.
Une absence de contradictoire
Une islamophobie institutionnalisée
La fermeture de l’Institut Lissen intervient dans un climat national tendu, marqué par une multiplication de mesures à l’encontre des institutions musulmanes.
Ces décisions, bien que justifiées officiellement par des considérations administratives ou pédagogiques, apparaissent de plus en plus comme des stratégies d’étouffement économique.
À Lyon, la fin du contrat d’Al-Kindi a privé l’établissement de 2 millions d’euros annuels de subventions. À Lille, la rupture avec Averroès a entraîné une perte de financement estimée à près de 1,4 million d’euros.
Une volonté de museler toute initiative musulmane
Un étrange deux poids deux mesures
Il est de plus en plus curieux de voir la France se poser en défenseuse inflexible des minorités religieuses dans le monde musulman — souvent les chrétiens d’Orient ou certaines minorités ethniques - tout en multipliant, sur son propre territoire, les mesures d’exception à l’encontre de sa principale minorité: les musulmans.
Au nom de la laïcité, devenue un outil de contrôle à géométrie variable, des écoles musulmanes sont fermées, des associations dissoutes, des prédicateurs expulsés, des lieux de culte surveillés ou interdits.
Une posture internationale paradoxale
Et pourtant, à l’international, la même République française multiplie les déclarations enflammées pour dénoncer la persécution des minorités religieuses dans les pays dits musulmans.
Ces prises de position, souvent motivées par des enjeux diplomatiques ou géostratégiques, contrastent violemment avec le traitement réservé aux citoyens de confession musulmane dans l’Hexagone.
Une hypocrisie de plus en plus visible
Cette posture devient intenable. Le double discours de la France sur la liberté religieuse mine sa crédibilité. Elle ne peut prétendre défendre les minorités religieuses ailleurs tout en opprimant juridiquement et politiquement une partie importante de sa propre population.
Il serait temps d’admettre qu’on ne peut être le chantre des libertés quand, chez soi, on restreint les droits de millions de citoyens pour des raisons de sécurité floues et souvent infondées.









