F1: l'Afrique du Sud en pole position pour un retour au calendrier

La rédaction avec
11:4528/02/2025, Cuma
AFP
Une vue aérienne du circuit du Grand Prix de Kyalami, à Midrand, le 3 février 2025.
Crédit Photo : Roberta Ciuccio / AFP
Une vue aérienne du circuit du Grand Prix de Kyalami, à Midrand, le 3 février 2025.

L'Afrique du Sud ambitionne d'accueillir un Grand Prix de F1 en 2027. Deux projets sont en concurrence : un circuit urbain au Cap et le mythique tracé de Kyalami. Mais la compétition s'annonce rude face au Rwanda et au Maroc.

Dans le sillage de Lewis Hamilton, fervent défenseur d'un retour de la F1 en Afrique, l'Afrique du Sud se positionne pour organiser un Grand Prix, trois décennies après sa dernière course.


Deux projets sont en concurrence: un circuit urbain au Cap et l’historique tracé de Kyalami, en banlieue de Johannesburg.


Un comité dirigé par le ministre des Sports, Gayton McKenzie, doit rendre sa décision
"au troisième trimestre de cette année",
précise Mlimandlela Ndamase, membre du comité.

"Nous accueillerons le Grand Prix en 2027, cela ne fait aucun doute"
, a affirmé début février le ministre
. "Que ce soit Le Cap ou Joburg, peu importe."

Un soutien de poids: Lewis Hamilton


Le continent bénéficie du soutien du septuple champion du monde Lewis Hamilton
. "On ne peut pas ajouter des courses partout et continuer à ignorer l'Afrique"
, a-t-il déclaré en août.

L'intérêt pour un Grand Prix africain grandit. La F1, dont la saison 2025 débute le 16 mars en Australie,
"ne veut pas être un championnat du monde qui fasse l'impasse sur tout un continent"
, estime Samuel Tickell, chercheur à l'Université de Münster, en Allemagne.

Avec un calendrier comprenant 24 GP en 2025, contre 17 en 2009, l’expansion se poursuit. L’ajout d’une course africaine n’exigerait donc pas forcément l’exclusion d’un autre rendez-vous.


Un projet économiquement viable


Le coût demandé par Liberty Media, propriétaire de la F1, ainsi que les frais d'organisation ne représenteraient pas un obstacle pour l'Afrique du Sud, selon Simon Chadwick, professeur de sport et d’économie géopolitique à la Skema Business School de Paris.


"Même si ces courses ne sont pas commercialement rentables, pour certains pays et leurs soutiens, ce n’est pas un problème"
, affirme l’auteur de
"Le futur des sports mécaniques: business, politiques et société".

Il souligne que
"la Chine construit depuis des années des infrastructures sportives en Afrique en échange d’un accès aux ressources naturelles du continent".

Kyalami: une modernisation nécessaire


Le circuit de Kyalami, propriété de Toby Venter, patron de Porsche Afrique du Sud, est actuellement certifié grade 2, un cran en dessous du niveau requis pour la F1.


Des rénovations seront nécessaires, bien que la piste ait récemment été modernisée, comme l’illustre le drapeau sud-africain peint sur plusieurs virages.


Depuis son dernier Grand Prix en 1993, avant l’élection de Nelson Mandela, la F1 n’a jamais vu ces six couleurs flotter sur un podium.


"Revenir en Afrique du Sud serait essentiel pour la F1, qui n’y a plus couru depuis la fin de l’apartheid"
, analyse Samuel Tickell. Il rappelle également un moment marquant : la menace de grève des pilotes en 1982, menée par Niki Lauda, en opposition non pas à l’Afrique du Sud mais à une
"super licence"
limitant leur liberté contractuelle.

Le Cap, de son côté, mise sur un tracé urbain dans le quartier de Green Point, près du stade du Mondial-2010 de football, avec en toile de fond l'emblématique Lion's Head plongeant dans l’océan.


"S’il y a une course de F1 dans les rues ici, cela surpassera Monaco",
s’enthousiasme Igshaan Amlay, directeur du projet.

Une concurrence féroce avec le Rwanda et le Maroc


La rivalité pourrait ne pas se limiter à Kyalami et au Cap. Le Rwanda, partenaire de clubs comme Arsenal et le PSG et engagé avec la NBA, est un sérieux prétendant.


"Le Rwanda est en pole position"
, estime Simon Chadwick. Le président Paul Kagame a assisté au GP de Singapour en septembre
"pour discuter avec la Fédération internationale et les propriétaires de la F1"
, souligne-t-il.

Le Maroc, qui accueillera une partie du Mondial 2030 de football, est également cité comme un candidat potentiel.

Mais pourquoi se limiter à un seul GP en Afrique ?
"Pourquoi, quand il s’agit de l'Afrique, cela ne devrait concerner qu’un seul pays ?",
interroge le ministre McKenzie.

Face au Rwanda et au Maroc, l'Afrique du Sud peut faire valoir son statut historique, avec le seul champion du monde africain, Jody Scheckter, sacré avec Ferrari en 1979.


La situation politique en République démocratique du Congo, qui fragilise la position du Rwanda, pourrait aussi jouer en faveur de l’Afrique du Sud.


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