Vente de Chelsea: Londres menace Abramovitch

La rédaction avec
17:593/06/2025, mardi
AFP
L'oligarque russe Roman Abramovitch à Istanbul, le 22 juillet 2022.
Crédit Photo : OZAN KOSE / AFP
L'oligarque russe Roman Abramovitch à Istanbul, le 22 juillet 2022.

Le gouvernement britannique menace Roman Abramovitch de poursuites judiciaires s’il ne débloque pas les 2,5 milliards de livres issus de la vente du Chelsea FC, gelés depuis 2022. Londres veut que ces fonds soient consacrés à l’aide humanitaire pour l’Ukraine. Mais Abramovitch défend une répartition plus large, incluant les victimes russes du conflit. En l’absence d’accord, l’argent reste sous contrôle de l’OFSI, soulevant une question de fond : la justice peut-elle imposer à un particulier l’usage de ses fonds dans un contexte géopolitique ?

Qui décide de l’usage de 2,5 milliards de livres ?


Le gouvernement britannique hausse le ton face à Roman Abramovitch. Il menace de poursuites judiciaires contre l'ancien propriétaire du Chelsea FC pour débloquer les 2,5 milliards de livres issus de la vente du club, gelés depuis trois ans.


Dans un communiqué commun, la ministre des Finances Rachel Reeves et le ministre des Affaires étrangères David Lammy ont déclaré lundi:
"Nous sommes très frustrés qu'il n'ait pas été possible de parvenir à un accord avec M. Abramovitch jusqu'à présent".

Et de prévenir:
"Nous sommes tout à fait disposés à poursuivre l'affaire devant les tribunaux si nécessaire, afin que les personnes qui souffrent en Ukraine puissent bénéficier de ces recettes le plus rapidement possible".

Une guerre de principes sur fond de guerre réelle


Roman Abramovitch, sanctionné en mars 2022 pour ses liens supposés avec le Kremlin après l’invasion de l’Ukraine, avait vendu Chelsea en mai 2022 au consortium mené par l’Américain Todd Boehly. Le produit de la vente – environ 2,5 milliards de livres (près de 3 milliards d’euros) – reste gelé sur un compte britannique.


Mais l’origine du blocage est politique autant que juridique: le milliardaire souhaite que les fonds soient versés à
"toutes les victimes de la guerre",
y compris russes, alors que Londres exige un usage strictement humanitaire à destination de l’Ukraine.

Une divergence de fond qui interroge : l’État peut-il dicter unilatéralement à un vendeur comment utiliser le fruit d'une vente privée ? Et surtout, où s'arrête le droit de propriété quand la géopolitique entre en scène ?

En attendant un éventuel procès, les fonds restent immobilisés sous le contrôle de l’OFSI (Office of Financial Sanctions Implementation), rattaché au Trésor britannique.


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