
Donald Trump évoque une possible intervention militaire au Nigeria après une série d’attaques dans le nord du pays, qu’il qualifie de “génocide chrétien”. Une déclaration qui provoque la colère d’Abuja, accusant Washington d’ingérence et relançant le débat sur la souveraineté africaine face aux puissances étrangères.
Un “génocide chrétien” au cœur de la polémique
Tout est parti d’une série d’attaques meurtrières dans le nord du Nigeria, notamment dans les États du Plateau et de Kaduna. Des affrontements entre agriculteurs majoritairement chrétiens et éleveurs peuls, souvent musulmans, ont fait plusieurs centaines de morts au cours des derniers mois.
Ces accusations, relayées par des organisations évangéliques influentes, ont trouvé un écho à la Maison Blanche.
Pour ses détracteurs, cette sortie relève moins d’une préoccupation humanitaire que d’une stratégie politique et géopolitique.
Une déclaration qui secoue Abuja
À Abuja, la déclaration américaine a provoqué une onde de choc. Le gouvernement nigérian a rejeté catégoriquement toute ingérence dans ses affaires internes, rappelant que la sécurité nationale relève exclusivement de sa souveraineté.
Les violences dans le nord du pays, selon elles, ne relèvent pas d’un affrontement religieux, mais de crises économiques, sociales et environnementales profondément enracinées.
La riposte immédiate d’Abuja
Il a également mis en garde contre toute tentative de manipulation extérieure susceptible de fragiliser la cohésion nationale.
La souveraineté nigériane mise à l’épreuve
Pour Abuja, les accusations américaines relèvent d’une instrumentalisation politique, destinée à justifier une présence accrue des États-Unis en Afrique.
L’Afrique, nouvelle arène d’influence américaine
Derrière le discours humanitaire de Trump se cache un enjeu géostratégique majeur. Le Nigeria, première puissance démographique et économique d’Afrique, joue un rôle central dans la stabilité régionale et le marché énergétique mondial.
Les États-Unis cherchent à y maintenir leur influence, dans un contexte où la Russie et la Chine gagnent du terrain diplomatique et économique.
Un risque d’escalade diplomatique
De nombreux dirigeants africains y voient une résurgence du néocolonialisme, où les prétextes humanitaires servent à masquer des ambitions stratégiques.
Une éventuelle intervention militaire américaine risquerait d’alimenter les discours anti-occidentaux et d’exacerber le sentiment souverainiste déjà très fort dans plusieurs pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest.
Un débat plus large sur l’ingérence étrangère
Au-delà du cas nigérian, cette polémique relance la question de la souveraineté africaine face aux interventions extérieures.
Alors que plusieurs États du continent ont récemment mis fin à leur coopération militaire avec les puissances occidentales, la menace brandie par Trump pourrait renforcer la volonté d’émancipation des nations africaines.
Pour le Nigeria, l’enjeu dépasse la querelle diplomatique : il s’agit d’affirmer son rôle de puissance régionale et de rappeler que la sécurité de l’Afrique doit être pensée, décidée et assurée par les Africains eux-mêmes.









