Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Crédit photo: AA
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a une nouvelle fois répété que la Türkiye refusera que des chasseurs F-16 lui soient vendus sous certaines conditions, rejetant toute tentative de Washington de vouloir "lier les mains d’Ankara".
Le Chef de la diplomatie turque s’est exprimé, lundi, en conférence de presse, aux côtés de son homologue américain, Antony Blinken, qui effectue depuis dimanche une visite en Türkiye dans le but d’exprimer le soutien de son pays après les terribles tremblements de terre qui ont frappé le sud de la Türkiye le 6 février.
Après avoir souligné l’importance des relations bilatérales et de la coopération entre les deux alliés de l’OTAN, le ministre turc a regretté qu’il ait fallu que la Türkiye traverse une catastrophe pour que les relations Türkiye-États-Unis repasse dans une phase positive.
"Il ne faut pas attendre une autre catastrophe pour améliorer les relations. Nous attendons que des mesures concrètes et sincères soient rapidement engagées pour améliorer les relations entre nos pays"
, a-t-il déclaré.
L’un des principaux sujets qui reste sur la table entre les deux pays étant la volonté d’Ankara d’acquérir des avions de combat américains F-16.
Alors que l’administration Biden a exprimé son soutien à ce projet, le processus reste lent et long, et Ankara s’impatiente, d’autant plus que des voix s’élèvent, notamment au sein du Sénat américain, pour empêcher cette vente ou imposer des conditions.
"Il n'est pas possible que des conditions nous soient imposées pour l'achat des F-16 américains, nos mains ne doivent pas être liées",
a une nouvelle fois rejeté Mevlut Cavusoglu. La lutte contre le terrorisme est l’une des priorités communes des deux pays, a rappelé le ministre turc, critiquant néanmoins l’approche américaine en Syrie.
Il a encore une fois condamné le soutien américain aux terroristes du PKK/YPG.
La Türkiye estime que coopérer avec des groupes terroristes contre un autre groupe est une
"erreur fatale"
, et que le PKK/YPG ne combat pas Daech en Syrie, a en ce sens déclaré le ministre des affaires étrangères Cavusoglu, tout en rappelant les engagements de Washington sur le nord de la Syrie et la zone de sécurité voulue par Ankara le long de sa frontière.
Cavusoglu a appelé à combattre ensemble tout type de terrorisme et de groupe terroriste, et demande aux États-Unis d'assumer leurs responsabilités dans le cadre de l'accord de 2019. Sur la guerre Russie-Ukraine, le Chef de la diplomatie turque a rappelé l’engagement d’Ankara en faveur de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, y compris la Crimée annexée illégalement par la Russie en 2014.
Il a par ailleurs rejeté les allégations selon lesquelles les sanctions internationales contre la Russie étaient contournées à travers la Türkiye.
"Nous ne permettons et ne permettrons pas que les sanctions américaines et européennes contre la Russie soient contournées à travers la Türkiye"
, a-t-il souligné avec insistance.
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