La Türkiye condamne les frappes israéliennes au Liban et exprime sa solidarité avec le peuple libanais

14:5118/10/2025, Cumartesi
MAJ: 18/10/2025, Cumartesi
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L'armée israélienne a une nouvelle fois violé le cessez-le-feu en attaquant la ville d'el-Musaylih, dans le sud du Liban. Plus de dix frappes ont été menées dans cette zone, provoquant de violentes explosions et causant d'importants dégâts dans les installations industrielles. Des bulldozers ont également été incendiés et rendus inutilisables dans la zone ciblée.
Crédit Photo : AA /
L'armée israélienne a une nouvelle fois violé le cessez-le-feu en attaquant la ville d'el-Musaylih, dans le sud du Liban. Plus de dix frappes ont été menées dans cette zone, provoquant de violentes explosions et causant d'importants dégâts dans les installations industrielles. Des bulldozers ont également été incendiés et rendus inutilisables dans la zone ciblée.

La Türkiye a condamné vendredi les frappes israéliennes menées dans la nuit contre le sud du Liban, les qualifiant d’"absolument inacceptables" et réaffirmant sa solidarité avec le peuple libanais dans un contexte de tensions régionales persistantes.

"L’agression d’Israël la nuit dernière est absolument inacceptable et ne peut être approuvée. Une fois de plus, nous condamnons Israël avec la plus grande fermeté",
a déclaré le président du Parlement turc, Numan Kurtulmus, lors de la cérémonie d’ouverture de l’année académique 2025-2026 de l’Université de Dicle.

"À travers cette attaque, je souhaite réaffirmer que nous nous tenons aux côtés du peuple libanais",
a-t-il ajouté, précisant que ces frappes ne différaient pas fondamentalement de celles menées auparavant contre le Liban, la Syrie, l’Iran, la Tunisie, ou encore le Qatar.

Selon lui,
"le régime sioniste considère les peuples du Moyen-Orient comme des esclaves, comme des êtres non humains. Le visage visible de l’impérialisme moderne est le sionisme. Depuis plus d’un siècle, ils ont conduit le Moyen-Orient à cette situation avec la première stratégie de “diviser pour mieux régner” du traité Sykes-Picot."

"Leur objectif est de diviser davantage, de fragmenter encore plus et de réduire toujours plus. Le nôtre, au contraire, est d’intégrer, d’unir et de croître davantage. Car nous savons que, bien qu’ils aient tracé des frontières lors du premier Sykes-Picot pour séparer les peuples de la région, ils n’ont jamais pu diviser leurs cœurs"
, a poursuivi le responsable turc.

Kurtulmus a par ailleurs souligné que la région se trouvait prise dans un cycle prolongé de luttes de pouvoir, nécessitant une capacité accrue de résolution des problèmes de la part des acteurs locaux, tout en avertissant que certains acteurs n’avaient aucun intérêt pour la paix.


"Pour cela, en tant que Türkiye, nous devons nous ressaisir, comprendre au mieux la période qui s’ouvre devant nous et poursuivre notre chemin",
a-t-il conclu.

Paix et sécurité en Türkiye


Évoquant les priorités nationales, Numan Kurtulmus a estimé que la Türkiye devait saisir ce moment pour devenir une nation plus forte et plus influente, ce qu’il a appelé "le Siècle de la Türkiye".


"Nous avons donc l’obligation de faire du siècle à venir celui d’une Türkiye dont la parole est forte et le pouvoir effectif"
, a-t-il déclaré, invitant les acteurs politiques et la société à se concentrer sur deux missions : d’abord, bâtir une société pleinement juste, pacifique et unie, où ce sont les
"mots et les cœurs"
et non les armes qui déterminent la voie du pays ; ensuite, jouer un rôle moteur dans la conception d’un nouvel ordre mondial plus équitable.

Le président du Parlement a également exprimé sa confiance dans les efforts en cours pour instaurer une paix et une sécurité durables dans le pays.


"Cette fois, nous réussirons. Cette fois, la paix triomphera. Cette fois, le bien-être et la fraternité prévaudront",
a-t-il affirmé, réitérant l’engagement du gouvernement pour un avenir débarrassé du terrorisme et des divisions sociales.

"Cette fois, la fraternité prévaudra"


Le responsable turc est également revenu sur les coûts économiques et politiques que la Türkiye a dû supporter ces dernières années.


"La Türkiye a dépensé au moins 2 000 milliards de dollars dans cette lutte, si l’on inclut les coûts alternatifs",
a-t-il rappelé, soulignant la nécessité de tourner la page pour aller de l’avant.

Revenant sur son appel à une Türkiye sans violence, il a insisté :
"Nous savons que les portes d’un processus visant à garantir qu’aucune goutte de sang ne soit plus versée, que nos concitoyens vivent dans la paix et la sérénité, se sont largement ouvertes et nous poursuivrons notre combat sur cette voie. Que je le dise du début à la fin : “Cette fois, nous réussirons. Cette fois, la paix triomphera. Cette fois, le bien-être triomphera. Cette fois, la fraternité prévaudra.”

Kurtulmus a ajouté que
"lorsque l’expérience turque en matière de paix sera pleinement accomplie, elle deviendra un modèle enseigné dans de nombreuses universités du monde dans les facultés de sciences politiques, les départements de sociologie et les centres de recherche — sous le nom d’“expérience de paix de la Türkiye”, et sera présentée comme un exemple au monde entier."

Un système mondial incapable d’assurer la paix


Enfin, Numan Kurtulmus a souligné les limites du système international actuel, citant Gaza ainsi que le conflit entre la Russie et l’Ukraine comme preuves qu
’"il n’existe aujourd’hui aucun système mondial capable d’assurer la paix".

Il a dénoncé un déséquilibre global où
"les puissants dominent et les faibles souffrent",
appelant à une initiative turque forte, tant sur le plan intérieur qu’international, pour y remédier.

"C’est notre devoir en tant que Turcs. C’est l’une de nos responsabilités fondamentales. C’est la responsabilité de nos universités, de notre classe politique et de notre société civile",
a-t-il conclu.

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