L’accord Eurofighter avec la Türkiye bientôt finalisé

14:4824/10/2025, vendredi
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Le PDG d’Airbus Defence and Space, Michael Schoellhorn, a affirmé que les négociations pour la vente de 40 chasseurs Eurofighter Typhoon à la Türkiye approchent de leur conclusion, avec le soutien du nouveau gouvernement allemand.
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Le PDG d’Airbus Defence and Space, Michael Schoellhorn, a affirmé que les négociations pour la vente de 40 chasseurs Eurofighter Typhoon à la Türkiye approchent de leur conclusion, avec le soutien du nouveau gouvernement allemand.

Les négociations entre Airbus Defence and Space et la Türkiye pour la vente d’avions de chasse Eurofighter Typhoon entrent dans leur phase finale, a déclaré le PDG du groupe, Michael Schoellhorn.

Selon lui, les réticences allemandes à l’exportation de ces avions ont été levées. Le nouveau gouvernement de coalition dirigé par le chancelier Friedrich Merz a clairement indiqué qu’il ne s’opposerait pas à la vente. Schoellhorn a souligné:


Les discussions sur le contrôle des exportations en Allemagne appartiennent au passé. Le gouvernement allemand a déclaré très clairement qu’il soutenait l’idée de livrer des Eurofighters à la Türkiye.

Les discussions commerciales et techniques sont désormais menées par BAE Systems, le partenaire britannique du consortium Eurofighter, avec Ankara, pour la vente de 40 appareils.

La Türkiye, qui dispose de la deuxième armée la plus importante de l’OTAN, souhaite acquérir ces avions multirôles produits conjointement par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.


Les négociations avaient été gelées sous le précédent gouvernement allemand dirigé par les sociaux-démocrates, en raison de l’opposition des Verts.

Mais depuis la prise de fonction du chancelier Merz en mai, la politique a changé : les Conservateurs défendent le renforcement de l’industrie de défense européenne et des capacités de l’OTAN.


Une coopération à long terme


Schoellhorn a précisé que cet accord pourrait ouvrir la voie à une coopération durable avec la Türkiye pour le développement de modèles plus avancés intégrant de nouvelles technologies. En évoquant la future interaction entre pilotes humains et drones autonomes, il a expliqué:


Eurofighter n’est pas seulement un avion. C’est un système, avec un ensemble d’armes et une connectivité croissante. Des solutions de coopération homme-machine vont émerger.

Le PDG a ajouté que si la Türkiye rejoignait le
"club Eurofighter"
, elle bénéficierait d’une communauté d’utilisateurs européens et du Golfe qui partagent expériences et innovations. Les jets Eurofighter Typhoon sont actuellement utilisés par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche, ainsi que par l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït et le Qatar.

Schoellhorn, ancien pilote d’hélicoptère militaire, a salué les progrès de l’industrie aérospatiale turque, notamment les Turkish Aerospace Industries (TAI). Il a déclaré:


J’ai pu constater par moi-même les compétences de l’industrie turque. C’est un atout considérable.

Il a rappelé la coopération en cours avec Airbus Espagne sur le Hurjet, un avion d’entraînement produit par TAI et susceptible d’être acquis par Madrid.

"L’Europe ne peut pas dépendre uniquement des États-Unis"


Schoellhorn, à la tête d’Airbus Defence and Space depuis 2021, a souligné la nécessité pour l’Europe d’accroître ses dépenses de défense et de renforcer la coopération stratégique. Il a affirmé:


Les gouvernements européens ont compris qu’ils ne pouvaient pas dépendre uniquement des États-Unis pour leur sécurité. L’Europe doit intensifier ses efforts, et c’est en cours.

Tout en notant une hausse des budgets de défense, il a estimé qu’une coordination accrue était nécessaire pour définir les priorités stratégiques. Il a conclut:


On ne peut pas rattraper en quelques années ce qui n’a pas été fait depuis trois décennies, mais nous sommes sur la bonne voie.

Enfin, le dirigeant a exprimé l’espoir d’un rapprochement industriel entre l’Europe et la Türkiye, malgré les tensions politiques avec certains États membres de l’UE, notamment la Grèce et l’administration chypriote grecque.

"La Türkiye n’est pas membre de l’Union européenne, mais elle fait partie de l’OTAN. Il doit donc exister une voie de collaboration"
, a insisté Schoellhorn.

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