Les guerres de rivalité au sein de l’administration Trump…

18:524/05/2025, Pazar
MAJ: 4/05/2025, Pazar
Abdullah Muradoğlu

La révocation par le président américain Donald Trump de son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz est perçue comme une nouvelle manifestation de la lutte idéologique pour le pouvoir au sein de l’administration Trump. Au Pentagone également, quatre hauts responsables ont été démis de leurs fonctions il y a peu de temps. Deux d’entre eux étaient connus dans la politique étrangère comme des "Prioritisateurs". De même, ces personnes étaient accusées dans des publications liées au "Lobby israélien"

La révocation par le président américain Donald Trump de son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz est perçue comme une nouvelle manifestation de la lutte idéologique pour le pouvoir au sein de l’administration Trump. Au Pentagone également, quatre hauts responsables ont été démis de leurs fonctions il y a peu de temps. Deux d’entre eux étaient connus dans la politique étrangère comme des "Prioritisateurs". De même, ces personnes étaient accusées dans des publications liées au "Lobby israélien" d’être des "isolationnistes" anti-israéliens.


Ancien officier de l’armée, Mike Waltz était qualifié de "Néocon" par les "Trumpistes anti-néocons". Laura Loomer, une influenceuse trumpiste sur internet, avait récemment transmis à Trump ses plaintes concernant le recrutement de néocons au sein du "Conseil de Sécurité Nationale" (NSC). À la suite de cette rencontre, qui s’est tenue début avril, certains hauts responsables du NSC ont été démis de leurs fonctions. Loomer a également salué avec enthousiasme la révocation de Waltz.


L’éviction de Waltz est justifiée par le fait qu’il aurait été identifié comme la source de la fuite connue sous le nom de "Scandale Signalgate". Les échanges de messages concernant les plans d’attaques aériennes contre le Yémen avaient été divulgués par Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef pro-israélien du magazine "The Atlantic". Il s’est également avéré que c’est Waltz qui avait ajouté Goldberg au groupe Signal.


Cependant, les informations selon lesquelles Waltz aurait été révoqué à cause du "Scandale Signalgate" ne reflètent pas toute la vérité. Dans la messagerie de groupe, les plans relatifs aux attaques militaires contre le Yémen avaient été partagés par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Selon les néocons et les faucons, Trump aurait dû renvoyer Hegseth, pas Waltz. Toutefois, le fait que l’adjoint de Waltz, Alex Wong, ait également été révoqué montre que l’affaire ne se limite pas au seul "Scandale Signalgate". Wong figurait aussi parmi les cibles des "Trumpistes anti-néocons".


Un autre point de discorde concernant la révocation de Waltz concerne les négociations menées avec l’Iran. Par ailleurs, des informations ont commencé à circuler sur une préparation israélienne d’une attaque de grande ampleur contre les installations nucléaires iraniennes. Les divergences d’opinion au sein des équipes Sécurité Nationale, Défense, Renseignement et Politique Étrangère de Trump sur la question iranienne se sont accentuées.


Selon les informations relayées dans les médias américains, le vice-président J. D. Vance, la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et l’envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient Steve Witkoff sont en faveur d’une négociation avec l’Iran. Le groupe dirigé par Mike Waltz et le commandant du "Commandement central des États-Unis (CENTCOM)" Michael Kurilla, responsable d’une large zone du Moyen-Orient, souhaite quant à lui que les États-Unis participent à une attaque israélienne à grande échelle contre l’Iran. Il a été révélé que Waltz et le général Kurilla avaient discuté d’un plan sur la manière dont les États-Unis pourraient contribuer militairement à une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran.


Il semblerait qu’Israël faisait pression pour que l’attaque contre l’Iran ait lieu alors que Kurilla était encore en fonction. L’inclination de Trump en faveur du camp des négociateurs aurait mis à mal le plan israélien. Le véritable enjeu à Washington concerne la rivalité entre les partisans de l’"America First" et ceux du "Israel First". Les partisans d’"America First" souhaitent un accord limité afin d’empêcher que le programme nucléaire iranien ne se transforme en arme nucléaire. En cas d’échec de cette option, Trump avait annoncé qu’il activerait l’option militaire.


Les partisans de l’"Israel First", en revanche, veulent l’élimination totale du programme iranien, y compris de l’énergie nucléaire. Dans des publications pro-israéliennes, il est avancé que les partisans de l’"America First" ont convaincu Trump pour que l’accord nucléaire avec l’Iran reste limité. Dans ce cas, un accord de portée limitée ne serait pas différent de l’accord nucléaire iranien que Trump avait annulé lors de son premier mandat.


Alors que les négociations se poursuivent, l’attitude que Trump adoptera si Israël attaque l’Iran reste incertaine. Les partisans de l’"America First" sont opposés à ce que les États-Unis s’engagent dans une guerre avec l’Iran. Cette approche dispose d’un pouvoir considérable au sein du camp trumpiste. C’est pourquoi Trump adopte une posture oscillant entre les partisans d’"America First" et ceux d’"Israel First".


Une lutte intense oppose ceux qui veulent faire dérailler les négociations et entraîner les États-Unis dans une guerre avec l’Iran aux côtés d’Israël, et les partisans d’"America First". En tout état de cause, Netanyahu, convaincu du soutien inconditionnel des États-Unis, agit de manière téméraire. Israël, devenu incontrôlable, continue de mener ici et là des attaques ouvertes ou dissimulées, notamment en Syrie, dans le but de déclencher une guerre de grande ampleur dans la région.

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