
Personnalité pour le moins surprenante, le président américain Donald Trump aime brouiller les pistes. Sa rencontre, vendredi, avec Zohran Mamdani, nouvellement élu à la mairie de New York, a, une fois de plus, dérouté tout le monde. Mamdani, candidat du Parti démocrate, se définit comme "socialiste démocratique". Trump, lui, l’avait qualifié de "communiste fou", affirmant que sous sa direction New York deviendrait invivable. Trump était même allé jusqu’à appeler à soutenir Andrew Cuomo, ancien gouverneur démocrate de New York, qui se présentait en indépendant. Évidemment, Mamdani avait lui aussi employé des termes très durs à l’égard de Trump durant la campagne.
Mamdani avait été pris pour cible par "le lobby israélien", les "néoconservateurs" et les "républicains" pour avoir dénoncé le génocide perpétré par Israël à Gaza. Chuck Schumer, chef de file des démocrates au Sénat, ainsi que l’aile centriste pro-Israël du Parti démocrate, s’étaient tenus à distance de sa campagne. Les sionistes l’avaient même présenté comme un "djihadiste musulman antisémite", affirmant que New York deviendrait "dangereux" pour les juifs. Certains rabbins sionistes avaient exhorté les juifs new-yorkais à se préparer à quitter la ville. Pourtant, une majorité de jeunes juifs new-yorkais soutenait Mamdani.
Trump avait déclaré qu’en cas de victoire de Mamdani, il pourrait suspendre les fonds fédéraux destinés à la ville. Il avait aussi qualifié d’idiots les juifs envisageant de voter pour Mamdani. Tous ces propos ont littéralement été "jetés à la poubelle" lors de leur rencontre.
Le milliardaire pro-Israël Bill Ackman avait versé des millions de dollars à la campagne de Cuomo pour empêcher la victoire de Mamdani. Pourtant, dès l’annonce de l’élection de Mamdani, Ackman l’a félicité publiquement : "Félicitations. Vous avez désormais une immense responsabilité. Si je peux faire quoi que ce soit pour aider New York, dites-le-moi." Un message qui, lui aussi, avait suscité la stupéfaction.
Que ce soit Ackman d’abord, puis Trump, le geste de réconciliation envers Mamdani a de quoi retenir l’attention. Les journalistes ont tenté de relancer Trump sur les passes d’armes violentes qui avaient marqué la campagne, mais celui-ci a balayé ces questions, estimant que tout cela n’avait plus d’importance. Au contraire, Trump a affirmé croire que Mamdani sera "un maire formidable". Il a même déclaré que la majorité de ses propres électeurs avait voté pour Mamdani et que les actions de celui-ci pourraient surprendre certains conservateurs.
Trump est aussi revenu sur les accusations selon lesquelles New York deviendrait invivable sous l’administration Mamdani, qu’il a cette fois rejetées. Selon lui, "ils sont d’accord sur bien plus de points qu’il ne le pensait". Mamdani a lui aussi insisté sur la priorité donnée aux convergences plutôt qu’aux divergences. Les deux hommes envisagent ainsi de coopérer sur les questions de logement abordable, d’énergie, d’alimentation, de loyers et de garde d’enfants pour les New-Yorkais.
La représentante trumpiste Elise Stefanik, en pleine campagne pour l’élection au poste de gouverneur de l’État en 2026, avait qualifié Mamdani de "djihadiste communiste". Interrogé sur ce point, Trump a pris ses distances, rappelant que Stefanik "était en campagne" et lâchant simplement : "Ça arrive." Des propos qui ont vivement fait réagir l’aile Netanyahu du "lobby israélien". Stefanik a d’ailleurs maintenu ses attaques contre Mamdani.
Trump a également salué la décision de Mamdani de maintenir en poste la commissaire de police de New York, Jessica Tisch. Trump a rappelé que sa fille Ivanka et son gendre Jared Kushner étaient des amis proches de Tisch depuis longtemps. Issue d’une famille juive milliardaire ayant aussi soutenu les républicains, Tisch représente un gage de sécurité pour les juifs, qui constituent 12 % de la ville. La famille Tisch avait d’ailleurs donné plus d’un million de dollars à la campagne du pro-Israël Andrew Cuomo.
Au final, Trump et Mamdani ont tous deux souligné la grande productivité de leur entretien à la Maison Blanche. Certains affirment que les louanges de Trump visent surtout à creuser la fracture entre les "démocrates centristes" et "l’aile gauche du Parti démocrate". Quoi qu’il en soit, les compliments de Trump ont contribué à renforcer la stature nationale de Mamdani. Et il est évident que l’ensemble du "lobby israélien" est profondément irrité par les déclarations positives de Trump à son égard.
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