Centres de cyberfraude en Birmanie: SpaceX désactive 2.500 récepteurs Starlink

16:4822/10/2025, mercredi
AFP
Le géant américain de l’aérospatiale a coupé l’accès à ses services dans plusieurs complexes d’arnaques en ligne opérant à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.
Crédit Photo : X /
Le géant américain de l’aérospatiale a coupé l’accès à ses services dans plusieurs complexes d’arnaques en ligne opérant à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.

SpaceX a annoncé mercredi avoir désactivé plus de 2.500 récepteurs internet Starlink utilisés dans des centres de cyberfraude en Birmanie, où ce phénomène continue de prospérer malgré les opérations de répression.

Ces usines d’escroqueries en ligne, visant des victimes dans le monde entier, devaient disparaître sous la pression des autorités. Pourtant, leur construction connaît un essor rapide près de la frontière thaïlandaise, selon une enquête de la presse publiée la semaine dernière.


Des récepteurs du service internet par satellite Starlink, propriété d’Elon Musk, y sont massivement installés afin de contourner les blocages transfrontaliers imposés par les autorités birmanes.

Lauren Dreyer, vice-présidente des opérations commerciales de Starlink chez SpaceX, a indiqué sur X que l’entreprise
"a activement identifié et désactivé plus de 2.500 kits Starlink à proximité de centres soupçonnés d’être des sites d’escroquerie en Birmanie"
.

Sur le terrain, un journaliste de la presse a observé des centaines de personnes fuyant le KK Park, l’un des plus vastes complexes d’arnaques du pays, situé à la frontière avec la Thaïlande. Des témoins ont rapporté l’arrivée de soldats birmans dans plusieurs camions pour mener une descente de grande ampleur.

Lundi, la junte avait déjà saisi 30 récepteurs Starlink lors d’une première opération au KK Park, un chiffre bien inférieur à la réalité selon plusieurs sources locales.


Ces centres de cyberfraude, où travaillent souvent des migrants exploités venus d’Asie, d’Afrique ou du Moyen-Orient, sont devenus un pilier économique majeur dans un pays ravagé par la guerre civile depuis le coup d’État militaire de 2021.

Sous le contrôle de syndicats chinois du crime en lien avec des milices birmanes, ces complexes prospèrent dans des zones frontalières peu surveillées.


La Chine, la Thaïlande et la Birmanie ont lancé une campagne conjointe pour démanteler ces réseaux, permettant en février la libération d’environ 7.000 travailleurs.

Selon des analystes, la junte birmane, tout en dépendant du soutien militaire chinois, tolère certains de ces groupes criminels en échange de bénéfices économiques issus des arnaques en ligne.


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