Conflit du M23 en RDC: reprise des combats, "trêve humanitaire" rompue

17:0212/07/2024, vendredi
MAJ: 12/07/2024, vendredi
AFP
Des civils fuient les combats autour de Birundule, situé sur la ligne de front, à dix kilomètres au sud de Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, le 14 mai 2024.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP
Des civils fuient les combats autour de Birundule, situé sur la ligne de front, à dix kilomètres au sud de Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, le 14 mai 2024.

Des combats ont opposé vendredi des combattants d'un groupe armé local, allié de l'armée congolaise, aux rebelles du M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo, où une "trêve humanitaire" était supposée tenir jusqu'au 19 juillet, selon des sources concordantes.

Des affrontements ont éclaté vendredi matin à Nyange et dans plusieurs localités environnantes, à environ 70 km au nord-ouest de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu,
"suite à une attaque des Wazalendo (groupes armés associés à l'armée congolaise) contre le M23",
a déclaré à l'AFP Justin Hakiza, un habitant de cette localité du territoire de Masisi.

Le porte-parole d'une milice
"nyatura"
(groupe armé à dominante hutu) de la zone a confirmé les affrontements.

"L'ennemi nous a attaqués à Nyange. Nous avions délogé les rebelles à Bibwe hier, et ils ont voulu prendre une autre colline ce matin",
ce qui a provoqué ces affrontements, a déclaré à l'AFP Safari Bindu, porte-parole du groupe armé ANCDH (Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains).

Il a ajouté que
"les combats continuent à Karumu, Luhanga et Bweru",
où ses troupes sont engagées, confirmant les propos des habitants de la région joints par l'AFP depuis Goma.

Dans un communiqué publié jeudi, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l'armée congolaise pour le Nord-Kivu, a accusé l'armée rwandaise d'avoir
"lancé des attaques simultanées (...) sur les positions des Forces armées de la RDC et de ses partenaires se trouvant aux villages Nyange et Mpati".

Le 5 juillet, les États-Unis avaient annoncé l'acceptation d'une
"trêve humanitaire"
de deux semaines dans le conflit entre les forces gouvernementales congolaises et leurs alliés d'une part, et la rébellion du M23 et l'armée rwandaise d'autre part.

"La situation humanitaire au Nord-Kivu est désastreuse, avec près de 3 millions de personnes déplacées",
avait déploré le Conseil national de sécurité de la Maison Blanche dans un communiqué.

"La trêve humanitaire (...) engage les parties au conflit à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir un accès sans entrave au personnel humanitaire auprès des populations vulnérables"
, précisait le communiqué.

Depuis fin 2021, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu'à encercler presque entièrement la capitale provinciale, Goma.


Fin juin, le M23 et l'armée rwandaise ont pris le contrôle de plusieurs villes du territoire de Lubero, dans le nord du Nord-Kivu, profitant de la déroute de l'armée congolaise et de ses milices supplétives.

Dans les jours qui ont suivi, près de 50 militaires ont été condamnés à la peine de mort pour
"fuite devant l'ennemi".

En mars, Kinshasa a décidé de lever le moratoire sur l'exécution de la peine de mort, en vigueur depuis 2003.


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