Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Jose Manuel Albares Buenos, s'adresse à la presse à son arrivée à la réunion du Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne (UE) au bâtiment Europa à Bruxelles, le 16 décembre 2024.
"L'Espagne et l'Union Européenne (UE)e devraient joindre leurs forces à celles de la Türkiye pour parvenir à une Syrie stable, pacifique et inclusive" a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares.
Albares a accordé un entretien à Anadolu au cours duquel il est revenu sur sa visite en Syrie et au Liban les 15 et 16 janvier.
Assurant que son pays coopère actuellement avec la Türkiye sur de nombreuses questions au Moyen-Orient, en particulier la question palestinienne, Albares a précisé qu'il existe une coopération étroite également sur la Syrie.
"La Türkiye est un partenaire de premier ordre pour l'Espagne. C'est un véritable partenaire stratégique. La voix de la Türkiye au Moyen-Orient et en Syrie, le rôle de la Türkiye est non seulement très important, mais aussi très apprécié par l'Espagne",
a-t-il souligné.
Albares a expliqué avoir des contacts fréquents avec son homologue turc, Hakan Fidan, dont il a salué la connaissance des dossiers concernant le Moyen-Orient.
"Je bénéficie de son point de vue parce qu'il connaît parfaitement la situation dans la région. C'est très spécial et important pour moi. Afin de parvenir à une Syrie stable, pacifique et inclusive, l'Espagne et l'UE doivent bien sûr unir leurs forces à celles de la Türkiye",
a-t-il insisté.
Le chef de la diplomatie espagnole a qualifié de
"positive",
l'évolution de la situation en Syrie après la chute du régime d'al-Assad.
"Nous constatons que l'administration syrienne ne recourt pas à la violence, qu'elle a finalement mis fin à la dictature sanglante et qu'elle a vidé les prisons. Ce sont des signaux que l'Espagne accueille favorablement",
a-t-il dit avant d'ajouter :
"Nous voulons les aider à garantir l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie et à fournir une aide humanitaire pour répondre aux besoins d'un peuple qui a beaucoup souffert au cours des dix dernières années. Nous voulons également que la position des femmes et des minorités religieuses et ethniques soit respectée.
J'espère qu'il y aura une transition pacifique. Le leadership, qui est aujourd'hui avant tout un mouvement militaire, doit se transformer en un mouvement politique. Dans un tel contexte, l'Espagne sera toujours aux côtés de la Syrie et du peuple syrien et fera tout son possible pour que l'UE soit présente."
Albares a notamment déclaré, au sujet des sanctions imposées à la Syrie sous le régime d'al-Assad, que si une Syrie pacifique, inclusive, qui respecte sa souveraineté et son intégrité territoriale émerge alors
"les sanctions n'auront plus de sens".
"Les sanctions contre le régime d'al-Assad en Syrie avaient un but et des objectifs spécifiques. Il est évident que si les raisons et les éléments que nous voulons éviter par le biais des sanctions changent, elles n'auront plus de sens. La position de l'Espagne est que nous avons besoin de dialogue et de contact avec les nouvelles autorités syriennes. C'est la raison pour laquelle je me rendrai à Damas la semaine prochaine. Nous voulons transmettre notre vision de l'avenir de la Syrie. Une Syrie pacifique, inclusive, qui respecte sa souveraineté et son intégrité territoriale. Si ces conditions sont remplies, il est clair que les sanctions n'auront plus de sens",
a-t-il lancé.
Ce dernier a notamment assuré que l'Espagne défendra toujours l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie, exprimant clairement son opposition à l'expansion de l'occupation israélienne du territoire syrien.
"L'intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie seront toujours un élément fondamental que l'Espagne défendra toujours. Il ne peut y avoir d'intervention extérieure. Bien sûr, ce n'est pas bon pour la Syrie, mais ce n'est pas bon non plus pour la sécurité des peuples du Moyen-Orient et d'Israël",
a-t-il souligné avant de conclure :
"Ce que nous voulons le plus rapidement possible, c'est une Syrie souveraine, une autorité qui contrôle l'ensemble du territoire. Les forces étrangères doivent absolument se retirer de la région. La Syrie doit être un État souverain, comme le sont l'Espagne et la Türkiye. C'est pourquoi nous sommes absolument opposés à toute forme d'intervention étrangère. C'est ce que nous voulons pour tous les peuples du Moyen-Orient : la paix, la stabilité et la prospérité".
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