Le Palestinien Ahmed Manasra, libéré plus tôt dans la journée d'une prison israélienne, arrive à un bureau de la sécurité israélienne à Jérusalem le 10 avril 2025.
Après près de neuf ans et demi de détention, Israël a libéré jeudi le prisonnier palestinien Ahmed Manasra, qui avait été arrêté alors qu’il n’avait que 13 ans.
“Manasra a passé neuf ans et demi de tourments, de souffrances et de privations dans les prisons israéliennes”
, a déclaré son avocat Khaled Zabarqa à Anadolu.
Zabarqa a précisé que les autorités israéliennes avaient libéré Manasra
“loin de la prison afin d’empêcher sa famille de l’accueillir, le laissant seul dans une zone déserte”
. Un passant a retrouvé Manasra dans la région de Beersheba, dans le sud d’Israël, et a contacté sa famille, qui a pu le retrouver plus tard, a ajouté l’avocat.
“La famille l’attendait à la sortie de la prison de Nafha, dans le sud, mais il a été libéré dans un endroit éloigné”
, a expliqué Zabarqa, suggérant que cela visait à lui interdire un accueil festif.
Israël avait arrêté Manasra le 12 octobre 2015 pour avoir soi-disant projeté de poignarder un colon illégal dans la colonie de Pisgat Ze’ev, au nord de Jérusalem. Il avait été condamné à 12 ans de prison. La police avait tué son cousin de 15 ans, Hassan Manasra, qui était avec lui au moment de l’arrestation.
“Il est entré en prison en tant qu’enfant, face à un monde brutal, sans avoir goûté à l’enfance”
, a déclaré Zabarqa.
“Il est entré à 13 ans et est sorti à 23 ans”
, a-t-il ajouté, accusant les autorités israéliennes de traiter Manasra
“non pas comme un enfant ou selon les normes légales de l’enfance, mais avec un pur racisme”.
“La souffrance de Manasra a été immense, mais il a triomphé, exposant les politiques et les faux principes d’Israël”
, a poursuivi l’avocat.
Mercredi, les autorités israéliennes ont convoqué le père de Manasra, imposant des restrictions sur son accueil et interdisant toute célébration, rassemblement public ou interview médiatique. Elles ont également convoqué Manasra pour un interrogatoire le jeudi suivant au centre d’interrogatoire de Moskobiyya, à l’ouest de Jérusalem, pour des raisons non divulguées, a indiqué l’avocat.
“Manasra a enduré des conditions extrêmement difficiles, mais cela n’a pas influencé les tribunaux israéliens, qui ont ignoré son état psychologique et son enfance”
, a déclaré Zabarqa.
“On peut dire que l’enfance de Manasra a été assassinée”.
Une vidéo divulguée de son interrogatoire de 2015 montre un Manasra de 13 ans en larmes, disant
“Je ne suis pas sûr”
et
“Je ne me souviens pas”
, tandis qu’un enquêteur israélien lui crie dessus et le menace.
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