Un Aborigène s'opposait lundi au gouvernement australien devant la Cour fédérale afin d'obtenir un abaissement de l'âge du départ à la retraite des hommes autochtones, évoquant un "désavantage historique" les conduisant à mourir plus jeunes que leurs pairs.
Les avocats de cet Aborigène Wakka Wakka âgé de 65 ans ont réclamé que les Australiens autochtones nés la même année que leur client puissent toucher leur pension dès 64 ans, contre 67 actuellement.
Selon les dernières statistiques publiques communiquées en 2017, les Aborigènes et les indigènes du détroit de Torrès ont une espérance de vie moyenne de 72 ans, inférieure de près de neuf ans par rapport aux autres habitants du pays océanien.
Selon l'avocat Ron Merkel, qui représente le plaignant, cet écart implique que les Australiens autochtones bénéficient de leur retraite moins longtemps que les autres Australiens.
Bien que cette action en justice ne vise à obtenir qu'un recul de trois ans de l'âge de départ à la retraite, l'homme qui l'a intentée a déclaré qu'atteindre 50 ans constituait déjà un aboutissement pour la plupart des Australiens autochtones.
L'affaire se concentre sur le cas de Dennis et des hommes autochtones nés la même année que lui, mais selon son avocat, la décision de la Cour fédérale pourrait entraîner un changement plus général, notamment à l'égard des femmes autochtones dont l'espérance de vie, estimée à 76 ans, est inférieure de quelque huit années aux autres Australiennes.
Lors des déclarations introductives, un avocat représentant le gouvernement a confirmé que l'écart concernant l'espérance de vie était réel mais que, pour autant, ce dossier ne relevait pas des lois sur la discrimination raciale.
Selon les experts, de nombreuses inégalités sont à l'origine de cette différence, dont une plus forte prégnance des maladies chroniques parmi les Australiens autochtones.