Avocat: le procureur de la CPI fait preuve de "double standard" face à la réalité d'un génocide à Gaza

17:537/01/2024, dimanche
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Des parents de Palestiniens tués lors de bombardements israéliens pleurant leurs proches à l'hôpital européen de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 janvier 2024.
Des parents de Palestiniens tués lors de bombardements israéliens pleurant leurs proches à l'hôpital européen de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 janvier 2024.

Un membre du collège d'avocats représentant les victimes de Gaza devant la Cour pénale internationale a critiqué le Procureur général de la CPI, Karim Khan, pour sa politique de "double standard" lorsqu'il s'agit de crimes de guerre commis par Israël.

"Il est difficile de comprendre pourquoi le procureur reste silencieux face au massacre de Palestiniens et à la destruction massive d'habitations civiles",
a écrit Triestino Mariniello, professeur de droit à l'université Liverpool John Moores (Royaume-Uni), dans un article publié sur le site Opinio Juris.

Et d'ajouter : "
Alors qu'il n'a fallu qu'un an au procureur pour identifier des cas concrets relatifs à la situation en Ukraine, il n'a demandé aucun mandat d'arrêt ou de citation à comparaître concernant la Palestine et Israël au cours des deux ans et demi qui se sont écoulés, depuis qu'il a prêté serment le 16 juin 2021, héritant d'une enquête ouverte sur la situation en Palestine par son prédécesseur."

"Quelques éléments suggèrent que la situation en Palestine n'a pas été une priorité pour Khan avant octobre 2023. Il semble qu'aucun enquêteur de la CPI ne se soit jamais rendu en Israël ou dans les territoires palestiniens",
a affirmé l'avocat.

"La façon dont le procureur a abordé l'enquête sur la Palestine contraste fortement avec celle relative à la situation en Ukraine",
a déclaré Mariniello.

Il a expliqué qu
'"après le début de l'invasion russe (en février 2022), Khan a effectué plusieurs visites en Ukraine, a participé à des conférences de presse, a ouvert le plus grand bureau local de la Cour, a déployé 42 enquêteurs, a ouvert un portail en ligne pour recueillir des preuves, et a collecté des montants sans précédent de financement auprès de divers États".

En ce qui concerne les personnes déplacées de Gaza qui se trouvent actuellement en Égypte, Mariniello a déclaré :
"Lors de sa visite en Egypte le 29 octobre, le Procureur n'a pas rencontré les victimes palestiniennes déplacées de Gaza. Lorsque Khan a finalement décidé de parler aux victimes palestiniennes le 2 décembre, les attentes des victimes ont immédiatement tourné à la déception".

"Malgré les propos du Procureur sur une enquête potentielle concernant le déni de l'aide humanitaire aux résidents de Gaza, ses déclarations semblent mettre l'accent sur l'enquête des acteurs non étatiques",
a déclaré le juriste.

L'affaire examinée par Mariniello remonte à 2021, bien avant que le conflit actuel à Gaza ne fasse quelque 23 000 victimes. De nombreuses plaintes relatives à d'éventuels crimes de guerre commis par Israël sont également antérieures au 7 octobre.


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