Bangladesh: Quatre réfugiés rohingyas tués dans une fusillade

13:186/12/2023, mercredi
MAJ: 6/12/2023, mercredi
AFP
Camp de réfugiés de Cox Bazaar, Bangladesh.
Crédit Photo : AA / AA (Archive)
Camp de réfugiés de Cox Bazaar, Bangladesh.

Quatre réfugiés rohingyas ont été tués lors d'une fusillade entre deux groupes d'insurgés au Bangladesh, a annoncé mercredi la police, marquant une nouvelle fois la détérioration de la sécurité dans les camps surpeuplés du pays. 

Le chef de la police locale, Shamim Hossain, a déclaré qu'une fusillade s'était déroulée pendant une heure mardi soir entre l'Armée du salut des Rohingyas d'Arakan (ARSA) et l'Organisation de solidarité Rohingya (RSO).   


"Quatre réfugiés rohingyas ont été tués et deux Rohingyas ont été grièvement blessés"
, a-t-il ajouté. Aucun des deux groupes n'a fait de commentaire dans l'immédiat sur la fusillade. 

Des groupes armés rivaux s'affrontent dans les camps de réfugiés dont ils se servent pour alimenter le trafic de drogue et d’êtres humains. 

Le Bangladesh accueille environ un million de Rohingyas, dont quelque 750.000 membres de cette minorité musulmane apatride, ayant fui en 2017 une campagne de répression de l'armée birmane aujourd'hui objet d'une enquête pour
"actes de génocide"
devant la Cour internationale de justice (CIJ).

Les réfugiés rohingyas vivent dans un dédale de camps insalubres et surpeuplés au Bangladesh, où ils ne sont pas autorisés à travailler et dépendent presque entièrement d'une maigre aide alimentaire pour survivre.


Depuis le début de l'année, le RSO défie l'ARSA, organisation plus grande et mieux établie, pour le contrôle des camps, coïncidant avec une répression contre l'ARSA par les forces de sécurité bangladaises. 


La violence est monnaie courante dans les camps de réfugiés. La police affirme que plus de 60 Rohingyas ont été tués cette année dans des affrontements dans des camps du Bangladesh, dont des femmes et des enfants. 

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dite dimanche
"alarmée par la détérioration continue des conditions de sécurité dans les camps". 

La malnutrition s'y est également répandue, selon l'agence alimentaire des Nations Unies dont un déficit de financement cette année l'a obligée à réduire les rations d'aide d'un tiers. 


Les Rohingyas restés en Birmanie sont confrontés à de graves persécutions de la part des autorités qui leur refusent la citoyenneté et l'accès aux soins de santé.


Depuis la mi-novembre, plus de 1.000 membres de cette minorité ont fui leurs camps au Bangladesh pour gagner la province d'Aceh par la mer, soit le plus important mouvement de migration de Rohingyas vers l'Indonésie depuis 2015, selon le HCR.


Toujours selon les estimations du HCR, près de 350 Rohingyas sont morts ou portés disparus l'an dernier en tentant ces traversées.

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