Défenseurs de l'environnement et indigènes brésiliens affichent leur préoccupation mercredi, au lendemain d'une séance nocturne au Congrès marquée par des votes qui pourraient représenter "un retour en arrière" en dépit des engagements du président Lula.
Une commission mixte composée de députés et sénateurs a approuvé mardi soir par quinze voix contre trois un texte qui modifie les attributions de plusieurs ministères, au détriment notamment de ceux de l'Environnement et des Peuples indigènes.
Cela peut provoquer de graves préjudices économiques, sociaux et environnementaux.
Le texte, qui doit être soumis prochainement au vote en séance plénière, prévoit également de retirer au ministère de l'Environnement des compétences sur le cadastre des terres rurales et sur la gestion des ressources en eau.
Il perdrait une de ses principales attributions, la responsabilité de la démarcation de nouvelles réserves indigènes, qui reviendrait au ministre de la Justice.
La démarcation des réserves indigènes pourrait être affectée par un autre vote controversé mardi soir: l'approbation du régime d'urgence pour voter un projet de loi qui établit que les autochtones n'ont droit qu'aux terres qu'ils occupaient au moment de la promulgation de la Constitution de 1988.
Une thèse rejetée par les indigènes, qui arguent qu'ils n'occupaient pas certaines terres en 1988 parce qu'ils en avaient été évincés au fil des siècles, notamment pendant la dictature militaire (1964-1985).
Avec l'approbation du régime d'urgence, le projet de loi pourra être voté directement en séance plénière, sans passer au préalable par des commissions.
Ces votes vont à l'encontre des promesses de Lula, qui s'est engagé à faire de la préservation de l'environnement une priorité, après quatre années marquées par une forte hausse de la déforestation sous la présidence de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).