ÉDITION:

Ce que l'on sait de la rébellion de Wagner contre Moscou

10:5425/06/2023, Pazar
MAJ: 26/06/2023, Pazartesi
AFP
Crédit photo: Roman ROMOKHOV / AFP
Crédit photo: Roman ROMOKHOV / AFP

Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, 62 ans, est entré ouvertement vendredi en rébellion contre le commandement militaire de Moscou, qu'il a juré de renverser.

Ses troupes sont entrées dans la ville de Rostov, dans le sud de la Russie, où elles auraient pris le contrôle de plusieurs sites militaires stratégiques, avant de poursuivre samedi leur progression en direction de Moscou.


Voici ce que l'on sait jusqu'à présent:


Quel est le facteur déclenchant de la rébellion ?


Depuis des mois, Prigojine est dans une lutte de pouvoir avec la hiérarchie militaire russe, la blâmant pour la mort de ses troupes dans l'est de l'Ukraine.


A plusieurs reprises, il a accusé de hauts gradés militaires de ne pas équiper de manière adéquate son armée privée, de retarder l'avancée de ses troupes avec des questions de bureaucratie, tout en s'attribuant toutes les victoires remportées par les hommes de Wagner.


Vendredi, Prigojine a laissé exploser sa colère, affirmant que les dirigeants militaires de Moscou avaient ordonné des frappes sur ses camps et tué un grand nombre de paramilitaires de Wagner. Moscou a nié avoir été à l'origine de ces frappes.


Evguéni Prigojine a déclaré que des hauts gradés de l'armée russe devaient être arrêtés, jurant
"d'aller jusqu'au bout".

Il a affirmé plus tard que ses forces avaient abattu un hélicoptère militaire russe.


Quelques heures plus tard, le chef de Wagner a affirmé que ses hommes avaient pris le contrôle
"sans un coup de feu"
du QG militaire de Rostov, et qu'ils contrôlaient plusieurs autres sites.

Rostov est le siège du quartier général du commandement sud de l'armée russe d'où sont coordonnées les opérations militaires en Ukraine.


Les forces de Wagner ont ensuite été répérées dans deux autres régions russes, celles de Lipetsk et Voronej.


L'arrivée des combattants de Wagner dans la région de Lipetsk, qui est située à environ 400 kilomètres de Moscou, confirme leur progression en direction de la capitale russe.


Quelle est la réaction de Moscou à ces événements ?


La Russie a renforcé la sécurité à Moscou et dans plusieurs régions comme Rostov et Lipetsk, où un
"régime antiterrosriste"
a été imposé.

Les autorités russes ayant jugé que la situation était
"difficile"
à Moscou, ont décrété que lundi serait un jour chômé.

Vladimir Poutine a dénoncé samedi la
"menace mortelle"
et le risque de
"guerre civile"
posés par Evguéni Prigojine entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe. Il a exhorté le pays à s'unir.

Qualifiant l'action des mercenaires de Wagner de
"trahison"
, il a juré de leur infliger une
"punition inévitable".

Les dirigeants des deux chambres du Parlement en Russie ont appelé samedi la population à soutenir le président Poutine.


Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a annoncé samedi envoyer ses hommes dans les
"zones de tension".

Qui sont les mercenaires de Wagner?


L'armée de mercenaires de Wagner avait déjà été impliquée dans des conflits au Moyen-Orient et en Afrique, tout en niant son rôle.


Mais Prigojine a reconnu l'année dernière qu'il avait fondé le groupe, recrutant des hommes dans des prisons russes en échange d'une amnistie.


Dans l'est de l'Ukraine, les unités de Wagner ont été le fer de lance d'intenses batailles de la Russie.


Les mercenaires de Wagner ont été à l'avant-garde de l'assaut mené pendant plusieurs mois contre la ville de Bakhmout, conquise pour la Russie au prix d'énormes pertes dans leurs rangs.


Comment la Russie est-elle impactée?


La rébellion de Wagner représente le défi le plus sérieux à ce jour porté au long règne de Poutine et ouvre la crise sécuritaire la plus grave de la Russie depuis son arrivée au pouvoir fin 1999.


Elle se produit à un moment où Kiev est en pleine contre-offensive pour reprendre du territoire.


L'armée ukrainienne a déclaré qu'elle
"surveillait"
l'affrontement entre Prigojine et Poutine.

De son côté, Moscou a prévenu que l'armée de Kiev saisissait le moment pour concentrer ses troupes
"pour des actions offensives"
près de Bakhmout.

L'importance de cette mutinerie n'a pas non plus échappé aux dirigeants mondiaux. De nombreuses capitales dont Washington, Londres, Paris, Berlin et Rome ont fait savoir qu'elles surveillaient de près l'évolution de la situation.


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