Centrafrique: un expert de l'ONU préoccupé par le processus électoral

13:2726/06/2025, Perşembe
AFP
Des partisans du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) tiennent des pancartes lors d'une manifestation contre un troisième mandat du président centrafricain Faustin Archange Touadéra à Bangui le 4 avril 2025.
Crédit Photo : Annela NIAMOLO / AFP
Des partisans du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) tiennent des pancartes lors d'une manifestation contre un troisième mandat du président centrafricain Faustin Archange Touadéra à Bangui le 4 avril 2025.

La Centrafrique doit mettre en oeuvre une réforme institutionnelle urgente de l'autorité électorale avant les élections et garantir une "gouvernance interne transparente", a estimé jeudi un expert de l'ONU.

Yao Agbetse, expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine, demande à la communauté de
"renforcer son soutien aux institutions démocratiques de la RCA et de garantir des élections crédibles, inclusives et pacifiques".

Cet appel intervient alors que les tensions entre le pouvoir et l'opposition s'intensifient à l'approche des élections municipales en août, puis des législatives et de la présidentielle en décembre.


Ce pays d'Afrique centrale, un des plus pauvres au monde, meurtri par une succession de crises depuis son indépendance de la France en 1960 peine à se relever des troubles survenus lors de l'élection présidentielle de décembre 2020, quand des éléments de la Coalition des Patriotes pour le Changement avaient tenté de marcher sur Bangui pour renverser le pouvoir.

Selon l'expert indépendant, l'Autorité nationale des élections (ANE) est confrontée à de
"sérieux obstacles opérationnels"
, alors que
"les élections locales, initialement prévues pour 2022, ont été reportées à plusieurs reprises".

"Malgré l'appui multiforme apporté par les autorités nationales et les partenaires techniques et financiers à l'ANE, des dysfonctionnements internes persistants ont entravé son efficacité, ce qui compromet le respect du calendrier électoral"
, a-t-il indiqué dans un communiqué.

M. Agbetse note que malgré les assurances données par les hauts responsables de l'ANE lors de sa mission en Centrafrique en février et lors de plusieurs conférences de presse, la tenue des élections locales à la date prévue du 31 août reste incertaine.

"Alors qu'une liste électorale révisée est une base fondamentale pour la transparence, la crédibilité et l'inclusivité du processus électoral, l'ANE n'a jusqu'à présent pas réussi à produire ne serait-ce qu'une version provisoire de la liste",
a-t-il fait valoir, qualifiant la situation de
"grave".

Il demande que les élections législatives et présidentielles soient organisées
"dans des délais constitutionnels stricts en 2025"
et que le registre électoral soit finalisé avant le 28 septembre.

M. Agbetse plaide aussi en faveur d'une refonte institutionnelle de l'ANE et de ses antennes locales
"afin de renforcer les capacités techniques, organisationnelles et stratégiques et d'assurer une gouvernance interne transparente".

Élu en 2016, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a été réélu en 2020 après un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles et entaché d'accusations de fraude.

Ses opposants l'accusent de vouloir rester président à vie depuis la nouvelle constitution votée par référendum en 2023 et qui l'autorise à se présenter pour un nouveau mandat.


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