Crédit Photo : MARCELO GARCIA / MIRAFLORES PRESS OFFICE / AFP
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a dit lundi espérer débattre des "menaces" que représente selon lui "l'implication" des États-Unis dans le différend territorial sur l'Essequibo, jeudi lors du sommet avec son homologue guyanais Irfaan Ali.
"J'espère que lors de cette réunion de haut niveau nous pourrons aborder les principales menaces qui pèsent sur la paix et la stabilité de nos pays, parmi lesquelles l'implication du Commandement Sud des États-Unis, qui a commencé ses opérations dans le territoire contesté",
a déclaré le dirigeant vénézuélien dans une lettre publiée sur son compte X.
La présence américaine au Guyana est contraire à
"notre aspiration à maintenir l'Amérique latine et les Caraïbes comme une zone de paix, sans conflit, sans ingérence d'intérêts étrangers"
, a ajouté M. Maduro, dont le gouvernement s'est attaqué à M. Ali, coupable d'avoir donné son
à des bases militaires américaines au Guyana.
"Nous allons continuer à travailler avec nos partenaires au travers des nombreux exercices conjoints, et nous allons promouvoir tous les investissements en cours dans tous les départements et dans toutes les régions de ce pays qui sont sécurisés et qui continueront de l'être"
, a rétorqué lundi M. Ali auprès de l'AFP.
Les États-Unis, alliés de Georgetown, ont affirmé leur
"soutien inébranlable à la souveraineté du Guyana"
et des exercices aériens ont été menés jeudi.
Le Venezuela revendique l'Essequibo, un territoire de 160.000 km2 administré par le Guyana. Il soutient qu'il lui appartient et que la véritable frontière est celle datant de l'empire espagnol en 1777.
Le Guyana, indépendant depuis 1966, estime que les frontières ont été actées en 1899, lorsque le Royaume-Uni était la puissance coloniale du territoire.
Le différend est porté devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU, que le Venezuela ne reconnaît cependant pas.
M. Ali a réaffirmé à l'AFP:
Je suis catégorique, le différend (territorial) est devant CIJ, il ne fait pas l'objet de négociations et cela ne changera pas.
"Formules" de "coopération"?
Plus tôt dans la journée, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yvan Gil avait indiqué devant la presse internationale que le Venezuela irait
"à Saint-Vincent avec de grandes attentes et un grand désir de paix, de conciliation et (d'esprit) de travail" .
Selon lui, d'éventuelles
de
"coopération en matière de pétrole et de gaz"
pourraient être sur la table de négociations, soulignant que le Venezuela a travaillé
"avec tous les gouvernements du Guyana jusqu'en 2015"
, année de la découverte par le géant américain ExxonMobil de vastes gisements de pétrole dans le territoire contesté. Les récents appels d'offres du Guyana pour l'exploitation pétrolière dans la zone ont ravivé ce vieux conflit territorial.
La rencontre jeudi à 14H00 GMT est organisée sous l'égide de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et de la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC), dont la présidence tournante est assurée par le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
"Le dialogue doit mettre fin à cette escalade"
, aspire M. Gil, selon lequel
"l'acceptation de participer au dialogue est déjà un profond succès".
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni vendredi à huis clos pour débattre de l'Essequibo, mais aucun commentaire n'a filtré.
La Russie, alliée de Maduro qui a soutenu son homologue russe Vladimir Poutine dès les premières heures de la guerre russe en Ukraine, a appelé à
"des solutions pacifiques et acceptables pour tous".
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