Les électeurs du Venezuela ont plébiscité dimanche une intégration à leur pays de la région riche en pétrole de l'Essequibo, lors d'un référendum consultatif organisé par Caracas pour légitimer ses prétentions sur ce territoire qu'il dispute au Guyana.
Le vote s'est conclu par une victoire du oui, avec plus de 95% de suffrages en ce sens aux cinq questions posées, a indiqué le Conseil national électoral (CNE), qui n'a pas fourni de chiffre de participation.
Il a estimé:
Nous avons réalisé les premiers pas d'une nouvelle étape historique dans la lutte pour ce qui nous appartient, pour récupérer ce que les libérateurs nous ont laissé.
Au cours de la journée, des journalistes de l'AFP à Caracas, Ciudad Guayana, capitale de la région vénézuélienne limitrophe de l'Essequibo, ou à San Cristobal (sud-ouest), n'avaient constaté qu'une affluence modérée dans les bureaux de vote.
Contacté par l'AFP, le CNE n'a pas immédiatement fourni de nombre de votants.
Le référendum, en cinq questions, demandait notamment aux Vénézuéliens s'ils sont d'accord pour ne pas reconnaître la compétence de la Cour internationale de Justice (CIJ), saisi par le Guyana, et pour intégrer le territoire au Venezuela.
"Rien à craindre"
Caracas a assuré qu'il ne cherchait pas un motif pour envahir la zone, comme le craint à terme le Guyana, où des milliers de personnes ont formé des chaînes humaines pour montrer leur attachement au territoire.
Dimanche, le président guyanien Irfaan Ali a assuré à ses compatriotes:
Il n'y a rien à craindre dans les heures, les jours et les mois à venir.
Après des appels d'offres pétroliers guyaniens et une nouvelle découverte d'or noir en octobre, la tension est montée ces derniers mois.
"Bon sens"
Le Venezuela revendique depuis des décennies ce territoire (parfois appelé Guayana Esequiba) de 160.000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population.
Caracas soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol.
Le Guyana, qui dispose de réserves de pétrole per capita parmi les plus grandes du monde, estime que la frontière date de l'époque coloniale anglaise et que celle-ci a été entérinée en 1899 par une Cour d'arbitrage. Le pays a saisi la CIJ, plus haute instance judiciaire de l'ONU, pour la faire valider.