Ethiopie: enquête sur la mort d'environ 50 personnes lors d'une attaque armée en Oromia

15:347/11/2024, jeudi
AFP
Un membre des forces spéciales Afar se tient avec une mitrailleuse dans une maison endommagée à la périphérie du village de Bisober, dans la région de Tigray, en Éthiopie.
Crédit Photo : EDUARDO SOTERAS / AFP
Un membre des forces spéciales Afar se tient avec une mitrailleuse dans une maison endommagée à la périphérie du village de Bisober, dans la région de Tigray, en Éthiopie.

La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC) a annoncé jeudi à l'AFP enquêter sur la mort de 48 personnes, dont un responsable de district, lors d'une attaque attribuée à un groupe rebelle en région Oromia la semaine dernière.

Depuis 2018, les forces fédérales affrontent l'Armée de libération oromo (OLA), classée
"organisation terroriste"
par les autorités. L'OLA affirme lutter pour les droits des habitants de la région, la plus peuplée du pays avec environ 40 millions d'habitants.

"Nous avons reçu des informations sur une embuscade commise dans le district de Nord Shewa le 31 octobre par l'OLA, qui aurait fait 48 morts, dont un responsable de district, et nous sommes en train d'enquêter"
, a déclaré à l'AFP Ato Badassa, responsable en Oromia de l'EHRC, une institution publique mais indépendante.

Des personnes auraient également été kidnappées dans cette zone où
"la situation est très volatile en ce moment"
, a-t-il ajouté.

Evaluée à quelques milliers d'hommes en 2018, l'OLA a vu ses effectifs augmenter ces dernières années. Cependant, les observateurs la jugent insuffisamment organisée et armée pour représenter une menace directe pour le pouvoir fédéral éthiopien, bien que la capitale, Addis-Abeba, soit enclavée dans l'Oromia.

La région du peuple oromo s'étend du centre au sud et de l'est à l'ouest sur environ un tiers du territoire éthiopien.


L’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avec environ 120 millions d'habitants, est déchirée par plusieurs conflits armés aux dynamiques variées. En novembre 2022, un accord de paix a mis fin à la guerre meurtrière dans l'État régional du Tigré, où de nombreuses exactions avaient été perpétrées. Ce conflit opposait le gouvernement fédéral, appuyé par des forces régionales, aux autorités régionales rebelles.

Cependant, des conflits de diverses intensités continuent ou sont apparus depuis, notamment dans les États régionaux les plus peuplés d'Éthiopie : l'Oromia et l'Amhara, où les autorités fédérales affrontent depuis plus d'un an l'insurrection des milices populaires
"Fano"
.

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