Crédit Photo : JOEL SAGET / AFP
La journaliste et militante antiraciste française, Rokhaya Diallo.
Des expertes des Nations unies ont fait part de leur "vive inquiétude face aux poursuites judiciaires, à la surveillance, aux intimidations et diffamations signalées" contre la journaliste et militante antiraciste française Rokhaya Diallo.
C'est ce qui ressort d'une communication publiée début février par la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, sur sa page officielle, et cosignée par d'autres expertes de l'ONU.
Ces différentes attaques semblent être directement liées à son travail légitime en faveur des droits de l'homme.
"Notamment les droits des femmes, des personnes d'ascendance africaine et [à] l'exercice de son droit à la liberté d'expression",
estiment les cosignataires, relayées par le journal d'investigation Mediapart.
"Dans un pays comme la France, il est inquiétant de voir qu'une journaliste comme M Diallo [...] [fait] l'objet depuis des années de si fréquents incidents de diffamation, de procédures judiciaires ou d'intimidation"
, commente Mary Lawlor, interrogée par un journal français.
En septembre dernier, Mary Lawlor, et les autres expertes de l'ONU avaient adressé une lettre à la mission permanente de la France auprès de l'ONU à Genève pour
son
sur
"différentes formes de harcèlement et de diffamation à l'encontre"
de Rokhaya Diallo, indique le journal d'investigation.
Rokhaya Diallo,
"figure publique du militantisme antiraciste"
,
"est engagée depuis de nombreuses années sur les questions relatives aux droits de l'homme, notamment sur la discrimination raciale en France, et se concentre sur le genre et la justice raciale"
, avaient-t-elles noté. Et d'ajouter:
Elle est l'une des rares femmes noires et musulmanes françaises visibles et la seule journaliste qui aborde la race et le genre à un niveau grand public (...)
"En raison de son travail, elle a été confrontée à la discrimination et à des menaces pour sa sécurité".
Elles rappellent que
"Diallo a été directement attaquée sur les réseaux sociaux, avec d'autres personnalités, par le compte Facebook 'iLaïk', créé avec l'argent public du Fonds Marianne",
rapporte le quotidien d'actualité français.
Selon le média français, ce courrier adressé à la mission permanente de la France auprès de l'ONU à Genève dresse
"la longue liste de huit ans de polémiques et d'incidents autour de la journaliste (...) qui cristallise l'attention de la fachosphère ou d''universalistes' autoproclamés qui ne supportent pas qu'elle parle de racisme institutionnel ou d'islamophobie en France".
En guise de réponse, le gouvernement français a adressé en novembre au Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU un courrier, évoquant des
"faits et des circonstances très diverses",
avec
"un nombre important de procédures judiciaires"
qu'il ne saurait commenter,
"en vertu du principe de séparation des pouvoirs".
Rokhaya Diallo, elle, confie à la presse que cette communication onusienne est un
, après des années de
"disqualification systématique, de tentatives d'intimidation récurrentes et d'entraves à [s]a prise de parole, qui se déroulent d'ailleurs dans une certaine indifférence".
Diallo est cofondatrice du podcast "Kiffe ta race" et de l'association "Les Indivisibles". Elle est chroniqueuse sur la chaîne Arte mais aussi pour le Guardian et le Washington Post, et chercheuse au Centre de recherches "Gender Justice Initiative" à l'université américaine de Georgetown.
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