France: La militante pro-palestinienne Amira Zaiter condamnée en appel

La rédaction
16:1326/06/2025, jeudi
Yeni Şafak
La militainte pro-palestinienne Amira Zaiter accompagnée de son avocat.
Crédit Photo : AA / AA
La militainte pro-palestinienne Amira Zaiter accompagnée de son avocat.

La militante propalestinienne Amira Zaiter a vu sa peine réduite en appel à six mois sous bracelet électronique pour "apologie du terrorisme", alors qu’elle dénonçait les massacres à Gaza. Ce verdict souligne une injustice flagrante : pendant que des militants sont condamnés pour leurs prises de parole, des soldats franco-israéliens ayant participé à la guerre contre Gaza ne font l'objet d'aucune poursuite en France. Une justice à deux vitesses qui criminalise la solidarité avec la Palestine tout en épargnant les acteurs d’un conflit qualifié de génocidaire par de nombreuses ONG.

Soutiens à Gaza condamnés, soldats de Tsahal protégés


La cour d’appel d’Aix-en-Provence a réduit la peine d’Amira Zaiter, militante propalestinienne condamnée en première instance à un an de prison ferme pour
"apologie du terrorisme",
à six mois de détention sous bracelet électronique. Une peine néanmoins lourde, infligée pour avoir exprimé son soutien à Gaza après le 7 octobre 2023, dans un contexte où les voix en faveur de la résistance palestinienne sont systématiquement criminalisées.

Co-fondatrice de l’association Nice à Gaza, Amira Zaiter est devenue l’un des symboles de la répression judiciaire frappant les soutiens du peuple palestinien en France.
"Je continuerai à soutenir la Palestine"
, a-t-elle déclaré après le verdict, dénonçant un procès politique et une volonté de faire d’elle un exemple.

Une justice à géométrie variable


Cette condamnation sévère contraste fortement avec l’impunité totale dont jouissent, sur le territoire français, plusieurs binationaux franco-israéliens revenus du front de Gaza, où l’armée israélienne est accusée de crimes de guerre, voire de génocide, selon plusieurs ONG et experts de l’ONU.


Alors qu’Amira Zaiter est poursuivie pour de simples mots, aucun militaire franco-israélien ayant participé aux bombardements massifs contre des civils palestiniens n’a été inquiété par la justice française. Ces derniers circulent librement, parfois avec la bienveillance de certaines autorités locales.


Cette asymétrie révèle un traitement profondément inéquitable de la question palestinienne : d’un côté, des militantes pacifiques jugées comme criminelles, de l’autre, des auteurs présumés de crimes contre l’humanité laissés en paix.

Soutien populaire et acharnement judiciaire


Depuis le 7 octobre 2023, la répression contre les soutiens à la cause palestinienne s’est intensifiée en France. Arrestations, censures, interdictions de manifestations : l’expression de la solidarité est criminalisée. Les déclarations de soutien à la résistance palestinienne sont assimilées à des actes de
"terrorisme"
, tandis que les victimes à Gaza se comptent par dizaines de milliers, souvent femmes et enfants.

Amira Zaiter, aide-soignante et étudiante en école d’infirmière, ne faisait que dénoncer ces crimes. Pour cela, elle a passé 46 jours en détention, une sanction que de nombreux observateurs jugent politique. Son avocat, Me Kada Sadouni, rappelle qu’il s’agit de
"la plus sévère condamnation pour apologie du terrorisme"
depuis octobre 2023.

L’indignation d’un peuple muselé


La condamnation d’Amira Zaiter intervient dans un climat où la parole militante est sous pression. Le Crif s’est
"réjoui que la justice soit passée",
selon les mots de son avocat, Me David Rebibou. Mais quelle justice ? Une justice sélective, qui s’acharne contre celles et ceux qui dénoncent l’apartheid israélien, et qui ferme les yeux sur les exactions militaires d’un État accusé de violations massives du droit international.

La militante niçoise a affirmé qu’elle ne se tairait pas:
"Je continuerai de réclamer la justice et la liberté pour la Palestine".
Une promesse de résistance face à une machine judiciaire de plus en plus instrumentalisée.

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