Les dernières négociations indirectes sous l'égide des médiateurs -Qatar, Egypte, États-Unis- en vue d'un cessez-le-feu à Gaza associé à une libération d'otages, avaient eu lieu en août et s'étaient soldées par un échec, comme de nombreuses tentatives précédentes.
Dans le même temps, Israël poursuit son agression au Liban: de nouvelles frappes ont visé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de jeudi à vendredi, et trois journalistes sont morts dans un raid israélien à Hasbaya, dans le sud-est du pays, d'après l'agence de presse libanaise Ani.
Les nouvelles négociations interviennent après la mort du chef du Hamas Yahya Sinwar, tué par Israël le 16 octobre dans le sud de Gaza.
Le Hamas
"s'est montré prêt à un arrêt des hostilités
" mais a exigé d'Israël un
"engagement à un cessez-le-feu",
un
"retrait de la Bande de Gaza"
et un
"accord sérieux pour un échange".
Ces conditions, présentées lors de précédentes négociations indirectes, avaient été rejetées par Israël.
Après des discussions au Caire entre des responsables égyptiens et une délégation du Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va envoyer au Qatar son responsable du renseignement extérieur, le Mossad, David Barnea, selon son bureau.
M. Barnea doit rencontrer dimanche le chef de la CIA Bill Burns et le Premier ministre qatari pour discuter des
"différentes options pour reprendre les négociations sur la libération des otages"
, d'après la même source.
Le numéro un du Mossad s'est déjà entretenu avec de hauts responsables égyptiens dans le cadre des efforts pour un
"retour des négociations et pour un cessez-le-feu"
, a rapporté la chaîne Al Qahera News.
Revenant de sa 11e tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken doit rencontrer le Premier ministre libanais, Najib Mikati vendredi à Londres, où il est arrivé jeudi soir. Lors de sa tournée, il a insisté pour que les civils libanais soient épargnés mais sans réclamer de cesser-le-feu immédiat d'Israël.
Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une agression qui a tué au moins 42.847 Palestiniens, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Au moins 770 Palestiniens sont morts en 19 jours, selon la Défense civile.
La guerre a provoqué le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire menacés de famine, d'après l'ONU.
Au sommet des Brics en Russie, le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé Israël de vouloir
"vider le territoire (de Gaza) de sa population, particulièrement maintenant dans le nord"
, où selon Israël le Hamas regroupe ses forces.
Dans le centre de Gaza, au moins 17 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés à Nuseirat, selon la Défense civile.
Au Liban, où l'armée israélienne bombarde depuis un mois les fiefs du Hezbollah, des frappes ont de nouveau touché dans la nuit de jeudi à vendredi la banlieue sud de Beyrouth. Le raid le plus violent a eu lieu à Choueifat Al-Amrousieh, où il a détruit deux bâtiments et déclenché un important incendie, selon l'agence Ani.
D'après la même source, une autre frappe a tué trois journalistes à Hasbaya, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Beyrouth. La chaîne pro-iranienne Al Mayadeen a annoncé le mort d'un de ses cameramen, Ghassan Najjar, dans cette frappe qu'elle a qualifiée de
"délibérée contre une résidence de journalistes".
Plus tôt jeudi, douze personnes dont trois enfants ont été tuées dans des frappes israéliennes sur l'est du pays, avait rapporté le ministère libanais de la Santé.
Des combats ont en outre opposé le Hezbollah aux soldats israéliens dans des villages frontaliers du sud, selon le mouvement chiite libanais qui a revendiqué des tirs de roquettes sur le nord d'Israël.
Le Hezbollah a ouvert un front en soutien au Hamas le 8 octobre 2023. Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé le cœur de ses opérations au Liban avec l'objectif de neutraliser le Hezbollah dans les zones frontalières et de permettre le retour dans le nord d'Israël de 60.000 déplacés.
Depuis le début, le 23 septembre, d'une campagne de frappes aériennes intenses, au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. L'ONU a recensé quelque 800.000 déplacés.
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