Gaza: Le Hamas se dit prêt pour un nouveau cycle de pourparlers

10:416/06/2025, vendredi
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Des chars israéliens sont positionnés le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 5 juin 2025.
Crédit Photo : Jack GUEZ / AFP
Des chars israéliens sont positionnés le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 5 juin 2025.

Le Hamas se dit prêt à entamer un nouveau cycle de négociations "sérieux" en vue d’un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza. Khalil al-Hayya, chef du mouvement à Gaza, affirme que le Hamas n’a pas rejeté les dernières propositions américaines, mais a proposé des amendements pour garantir la sécurité de la population et l’entrée de l’aide humanitaire. Il accuse le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu d’être le principal obstacle à un accord, en raison de considérations idéologiques et personnelles. Le Hamas se dit aussi prêt à céder la gouvernance de Gaza à une entité palestinienne reconnue.

Le mouvement palestinien Hamas a annoncé jeudi sa disposition à entamer un nouveau cycle de négociations "sérieux" en vue d’un accord de cessez-le-feu permanent. Khalil al-Hayya, chef du Hamas à Gaza et principal négociateur du mouvement, a précisé que les contacts avec les médiateurs se poursuivent.


Dans une déclaration enregistrée, al-Hayya a indiqué que le Hamas
"n’a pas rejeté la dernière proposition de (l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve) Witkoff, mais a plutôt formulé des remarques et proposé des améliorations".

Ces amendements visent, selon lui, à
"empêcher l’occupation de revenir à ses pratiques de trahison, d’assassinats, d’incursions et de déplacements forcés, tout en garantissant une entrée digne de l’aide humanitaire pour notre peuple".

Il a affirmé que le Hamas était également prêt à transférer
"immédiatement la gouvernance de Gaza à toute entité palestinienne professionnelle et agréée au niveau national".

"Nous œuvrons sans relâche avec toutes les parties pour parvenir à un accord fondé sur des principes fermes, respectueux des droits fondamentaux et des revendications de notre peuple"
, a-t-il déclaré.

L’objectif: un cessez-le-feu permanent, le retrait total de l’occupation israélienne de la bande de Gaza, l’acheminement urgent de l’aide humanitaire et la levée complète du blocus.


Al-Hayya a pointé du doigt le Premier ministre israélien, accusant Benyamin Netanyahu d’être
"le principal obstacle à un accord"
. Selon lui,
"Netanyahu ne veut pas mettre fin à la guerre, pour des raisons personnelles et idéologiques".

Le dirigeant palestinien a affirmé que le Hamas avait fait preuve de souplesse dans les négociations.
"Nous avons accepté la plupart des offres depuis la reprise de l’agression en mars, y compris la proposition des médiateurs à la fin du mois, qui prévoyait la libération de cinq otages et l’entrée dans la deuxième phase de l’accord de janvier. Mais l’occupation a rejeté cette offre"
, a-t-il souligné.

Il a rappelé qu’en réponse, le Hamas avait présenté une vision d’accord global incluant la libération de tous les otages en échange d’une fin définitive de la guerre, également rejetée par Israël.

À titre de geste de bonne volonté, le Hamas a libéré le soldat israélo-américain Edan Alexander. Al-Hayya a révélé que
"Witkoff a présenté une nouvelle proposition il y a une semaine, incluant la libération de 10 otages vivants et de 18 corps en sept jours, mais sans garantie contre la reprise des combats au huitième jour".
Il a noté que Netanyahu avait lui-même déclaré vouloir reprendre la guerre après la récupération des otages.

Al-Hayya a également dénoncé le mécanisme militaire israélien de contrôle de l’aide humanitaire, rejeté par les organisations internationales comme une violation du droit international.

"Israël n’aurait pas pu poursuivre ses massacres, y compris contre ceux qui cherchent simplement à survivre — comme récemment à Rafah — sans le soutien militaire et politique constant, notamment le veto américain au Conseil de sécurité"
, a-t-il insisté.

Les États-Unis ont en effet opposé leur veto à quatre résolutions appelant à un cessez-le-feu à Gaza depuis octobre 2023, tout en s’abstenant sur d’autres textes similaires.


Depuis octobre 2023, Israël mène une offensive militaire dans la bande de Gaza qualifiée de génocidaire, qui a causé la mort de plus de 54 600 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Les agences humanitaires alertent sur un risque imminent de famine pour les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave.


En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.


Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), pour les crimes présumés commis contre les civils palestiniens.


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