Crédit Photo : ANGELOS TZORTZINIS / AFP
Un parent pleure lors d'une cérémonie commémorative sur le site de l'accident dans la vallée de Tempi, au nord de la ville centrale de Larissa, le 28 février 2024, alors que le pays marque une année depuis le "traumatisme national" de son accident de train mortel qui a tué 57 personnes, principalement des étudiants, et en a blessé des dizaines d'autres.
Les partis d'opposition en Grèce ont accusé mercredi le gouvernement de "dissimulation" des responsabilités après l'accident ferroviaire de l'année dernière, le plus meurtrier jamais survenu dans ce pays, simplement imputé dans un rapport parlementaire à une "erreur humaine".
Cinquante-sept personnes, dont de nombreux étudiants, étaient morts dans la collision à Tempé (centre) le 28 février 2023 d'un convoi de marchandises et d'un train de passagers sur la principale voie ferrée reliant Athènes à Thessalonique (nord).
Au cours d'un débat au Parlement sur les conclusions de la commission d'enquête ayant rédigé le rapport dirigée par la Nouvelle Démocratie, le parti de droite au pouvoir, une députée du parti socialiste Pasok, Milena Apostolaki a affirmé:
Il s'agit d'une dissimulation organisée par le gouvernement.
Le récit de l'erreur humaine est faux et surtout offensant pour la mémoire de nos concitoyens morts.
De nombreux députés, de l'extrême droite au Parti communiste (KKE) en passant par le principal parti de l'opposition de gauche Syriza, ont qualifié de biaisé ce rapport parlementaire qui n'a fait, selon eux, que confirmer la thèse initiale du gouvernement de Kyriakos Mitsotakis selon laquelle la catastrophe est la conséquence de
Sokratis Famellos, le dirigeant du groupe parlementaire Syriza, a dénoncé
"les efforts constants du gouvernement en vue de dissimuler le crime de Tempé".
Le collectif des familles des victimes, très actif, ne cesse de pointer du doigt l'ancien ministre des Transports Kostas Karamanlis, qui avait démissionné au lendemain de l'accident, et son prédécesseur de gauche Christos Spirtzis, tous les deux actuellement députés.
Le collectif a demandé mercredi au Parlement
"la levée de l'immunité parlementaire"
de ces deux hommes évoquant que le parquet européen (EPPO) avait ouvert une enquête sur les retards pris dans la mise à niveau de système de signalisation des trains et le contrôle à distance.
La représentante du collectif, Maria Karystianou, dont la fille de 19 ans a été tuée dans l'accident, avait soumis lundi à la commission des pétitions du Parlement européen la pétition de l'association
signée par plus d'un million de personnes réclamant la levée de l'immunité parlementaire des responsables politiques.
Dans un discours poignant très largement diffusé en Grèce sur internet notamment, Maria Karystianou a lancé:
Nous parlons précisément de dissimulation.
Selon le rapport de la commission d'enquête parlementaire grecque, c'est à la justice de faire la lumière sur cette affaire.
"Seule la justice aura le dernier mot"
sur les responsabilités dans ce drame, a déclaré dans une récente interview le Premier ministre.
Jusqu'ici, 34 employés des chemins de fer ont été poursuivis dont deux sont en détention provisoire pour
"homicide par négligence".
Cette catastrophe ferroviaire a mis au jour les défaillances du réseau ferroviaire et les retards pris dans la modernisation des systèmes de sécurité que les syndicats de cheminots avaient à plusieurs reprises déplorés ces dernières années.
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