Islamophobie en France: hausse de 169 % en huit mois

David Bizet
11:1224/10/2025, vendredi
Yeni Şafak
Manifestation contre l'islamophobie à Paris, le 11 mai 2025. Les actes islamophobes ont augmenté de 169% dans les huit premiers mois de l'année 2025.
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Manifestation contre l'islamophobie à Paris, le 11 mai 2025. Les actes islamophobes ont augmenté de 169% dans les huit premiers mois de l'année 2025.

L'Observatoire national de lutte contre l'islamophobie en France alerte sur une augmentation alarmante de 169% des actes antimusulmans durant les huit premiers mois de 2025 par rapport à 2024. Ces statistiques, basées uniquement sur les plaintes déposées, ne reflètent qu'une partie de la réalité. La CNCDH rappelle que 97% des victimes de racisme ne portent pas plainte. Face à cette situation préoccupante et à la hausse des signalements en ligne sur PHAROS, l'Observatoire demande la création d'une mission parlementaire associant chercheurs, élus et société civile pour combattre l'islamophobie.

L'Observatoire national de lutte contre l'islamophobie, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM), tire la sonnette d'alarme face à une augmentation spectaculaire des actes antimusulmans en France.


Une explosion des actes recensés


D'après les données officielles couvrant les huit premiers mois de l'année 2025, les actes antimusulmans ont connu une hausse vertigineuse de 169% comparativement à la même période en 2024. Ces chiffres alarmants reposent exclusivement sur le nombre de plaintes déposées et enregistrées par les services compétents.


Crédit Photo : Abdallah Zekri / CFCM
Communiqué de l'Observatoire national contre l'islamophobie

Une réalité largement sous-estimée


L'Observatoire souligne que ces statistiques ne permettent pas de mesurer l'ampleur réelle du phénomène. Bien au contraire, elles offrent une vision incomplète et potentiellement déformée de la haine antimusulmane qui sévit dans le pays, en l'absence d'analyses qualitatives approfondies prenant en compte les causes et le contexte de ces actes.


Un élément particulièrement préoccupant révélé par le rapport 2024 de la
Commission nationale consultative des droits de l'homme
(CNCDH) : 97% des victimes d'actes racistes ne déposent pas plainte. Cette sous-déclaration massive, couplée à un taux très élevé de classement sans suite des plaintes effectivement déposées, masque l'ampleur réelle de la discrimination vécue par les citoyens musulmans.

La haine en ligne difficile à quantifier


Parallèlement, les signalements enregistrés sur la plateforme gouvernementale PHAROS concernant la haine antimusulmane sont en progression constante. Toutefois, cette hostilité qui se cache souvent derrière l'anonymat du numérique reste extrêmement difficile à quantifier et à poursuivre juridiquement.


Vers une mission parlementaire


Face à cette situation qu'il qualifie d'alarmante, l'
Observatoire national de lutte contre l'islamophobie
réitère sa demande de création d'une mission d'information parlementaire dédiée à l'islamophobie. Cette instance devrait réunir des chercheurs universitaires spécialisés, des élus de tous bords et des acteurs de la société civile activement engagés dans la lutte contre le racisme et les discriminations touchant les citoyens de confession musulmane.

Cette démarche vise à établir un diagnostic précis et à proposer des solutions concrètes pour endiguer cette vague de haine et protéger efficacement les populations musulmanes de France.


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