
Dans une interview exclusive à Nouvelle Aube, Abdallah Zekri, vice-président du CFCM, accuse l'État français de manipuler l’Islam à des fins politiques, de nommer des "Arabes de service" et de fermer les yeux sur une islamophobie croissante.
"On porte une carte d’identité française, mais on reste des bougnoules"
Dans un entretien exclusif accordé à Nouvelle Aube, Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), livre un constat amer et sans détour: les musulmans de France sont toujours considérés comme des citoyens de seconde zone. "
On a beau porter la carte d’identité française, pour certains, on est toujours des bougnoules"
, déplore-t-il.
Il dénonce une hostilité permanente à l’égard de l’islam et des musulmans, renforcée selon lui par des politiques hypocrites et une couverture médiatique biaisée.
"Des milliers de familles musulmanes quittent la France"
Zekri alerte sur un phénomène silencieux mais profond: l’exil de nombreux musulmans. "Des familles entières partent avec femmes et enfants vers l’Allemagne, l’Angleterre ou leur pays d’origine. Ça, personne n’en parle", affirme-t-il. Une réalité occultée, qui révèle un climat devenu invivable pour une partie de la communauté.
"L’État ne respecte pas la laïcité: il impose un islam colonial"
Le vice-président du CFCM accuse l'État de violer ses propres principes de laïcité en interférant directement dans la désignation de représentants religieux musulmans:
"Les préfets désignent eux-mêmes des ‘Arabes de service’ sans consulter les instances du culte. On est revenus à l’époque coloniale, où l’imam, le rabbin et le prêtre étaient nommés par l’État."
Il fustige aussi la différence de traitement entre les cultes:
"On parle des imams étrangers, mais 20 à 25 % des prêtres catholiques viennent d’Afrique noire. Cela ne pose aucun problème."
Zekri critique sévèrement la surmédiatisation d’Hassen Chalghoumi, souvent présenté comme l’imam de la République
. "Il ne représente rien du tout. Il n’habite même pas en France, il vit à Dubaï. Chaque fois qu’il y a un problème, on appuie sur un bouton et il débarque."
Il affirme que même des journalistes remettent en question sa légitimité.
Les chiffres de l’islamophobie contestés
Zekri remet en cause les chiffres officiels des actes antimusulmans.
"Le ministère parle de 173 actes, mais ce ne sont que les plaintes. Ils ne tiennent pas compte des lettres de menaces ni des actes non signalés pour éviter les représailles."
Il accuse l’État de vouloir minimiser une réalité beaucoup plus grave
À l’approche des élections, Zekri observe une instrumentalisation cynique de l’électorat musulman.
"Des hommes politiques de droite, qui ne supportent ni l’islam ni les musulmans, viennent en babouches dans les mosquées pour quémander des votes. Une fois élus, on ne les voit plus."
Zekri conclut en appelant les musulmans à rester debout face aux tempêtes à venir.
"Plus on se rapproche des élections, plus les attaques contre l’islam seront violentes. Il faut rester fiers et continuer à se battre."
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