Israël interdit l'entrée du rapporteur spécial de l'ONU

La rédaction
17:5813/02/2024, Salı
AFP
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens.
Crédit Photo : Francesca Albanese / X
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens.

Israël interdit l'entrée sur son territoire à Francesca Albanese, rapporteur spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens, pour avoir dénoncé l'oppression israélienne à l'encontre des Palestiniens.

La raison de ce mépris ? La réponse cinglante de la rapporteuse spéciale Francesca Albanese à une publication d'Emmanuel Macron, lequel affirmait que l'attaque du 7 octobre était
"le plus grand massacre antisémite de notre siècle"
.

L'experte, aguerrie à l'appareil de propagande israélien, et connaissant parfaitement la situation rétorqua ainsi:
"Les victimes du 7/10 n'ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction de l'oppression d'Israël. La France & la communauté internationale n'ont rien fait pour l'empêcher".

La publication qui a déclenché la colère de Tel Aviv

C'en fut trop pour Tel Aviv.


Dans un communiqué conjoint, les ministres israéliens des Affaires étrangères et de l'Intérieur ont qualifié les commentaires de Francesca Albanese de
"scandaleux"
.

Israël a annoncé lundi qu'il avait donc interdit au rapporteur spécial des Nations unies pour les territoires palestiniens, d'entrer sur son territoire en raison de ses remarques jugées
"antisémites"
sur l'attaque du 7 octobre.

Virer les experts de l'ONU, une spécialité israélienne


Francesca Albanese a réagi peu après en affirmant que
"l'interdiction d'Israël n'est pas nouvelle"
, notant que:

Israël a interdit l'entrée à TOUS les rapporteurs spéciaux pour les territoires palestiniens depuis 2008.

Elle a ensuite déclaré:
"Cela ne doit pas détourner l'attention des atrocités d'Israël à Gaza, qui atteignent un nouveau niveau d'horreur avec les bombardements contre des gens dans des endroits sûrs à Rafah".


Elle avait auparavant déclaré:
"Je refuse d'être intimidée par les complices de la perpétuation de la Nakba"
, utilisant le terme désignant la "catastrophe" que fut pour les Palestiniens le déplacement et l'expulsion d'environ 760 000 d'entre eux de leurs terres à l'époque de la création de l'État d'Israël en 1948.

Mme Albanese avait également précisé qu'elle
"rejetait tout racisme, y compris l'antisémitisme, une menace mondiale",
mais qu'
"expliquer ces crimes comme de l'antisémitisme obscurcit leur véritable cause".


Les relations entre Israël et divers responsables de l'ONU se sont détériorées depuis le début de l'opération israélienne lancée à Gaza.

Les ministres israéliens ont ajouté:
"Si l'ONU veut redevenir un organisme compétent, ses dirigeants doivent désavouer publiquement les commentaires antisémites de leur 'envoyée spéciale' et la limoger immédiatement".

Les rapporteurs spéciaux de l'ONU sont des experts bénévoles et indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à qui ils communiquent les résultats de leurs enquêtes.


Israël avait déjà critiqué Mme Albanese après qu'elle et d'autres experts mandatés par l'ONU eurent déclaré en novembre que les Palestiniens de Gaza étaient
"gravement menacés de génocide".

Elle avait également critiqué la suspension par plusieurs pays de leur financement à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) après que les Israéliens ont accusé, sans preuve, 12 de ses employés d'implication dans les attaques du 7 octobre.


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