
La République démocratique du Congo et le Rwanda doivent signer à Washington un accord de paix sous l’égide des États-Unis, visant à mettre fin au conflit meurtrier dans l’est de la RDC, en proie aux violences du groupe armé M23. Le texte, soutenu par Donald Trump, prévoit notamment l’arrêt des hostilités, le désarmement des groupes armés et un mécanisme conjoint de sécurité. Il fait suite à un dialogue intensif à Washington, avec le soutien du Qatar. La région, riche en minerais stratégiques, suscite un fort intérêt géopolitique. Trump a salué cet accord comme "un grand jour pour l’Afrique".
La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda doivent signer ce vendredi à Washington un accord de paix destiné à mettre fin au conflit sanglant qui sévit depuis plusieurs années dans l'est de la RDC. L’accord est parrainé par les États-Unis, dont le président Donald Trump s’est publiquement félicité d’avoir facilité cette avancée diplomatique majeure.
Un accord politique et sécuritaire
Inspiré d’une déclaration de principes adoptée en avril entre les deux pays, le texte prévoit "le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités" dans l’est congolais, théâtre de l’offensive du groupe armé M23. Selon le département d’État, la signature officielle aura lieu ce vendredi lors d’une réunion ministérielle en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, de la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner et de son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe.
Parmi les principales mesures annoncées figurent le désengagement et le désarmement des groupes armés non étatiques, ainsi qu’un mécanisme de coordination conjointe en matière de sécurité. Le Qatar, qui avait reçu mi-mars à Doha les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi, a également joué un rôle de médiateur.
Une région stratégique et instable
L’est de la RDC, frontalier du Rwanda et riche en minerais essentiels comme le cobalt et le coltan, reste l’une des régions les plus instables du continent africain. Depuis la reprise des activités du M23 en 2021, les combats ont fait des milliers de morts, déplacé des centaines de milliers de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure.
Les experts de l’ONU et les États-Unis accusent Kigali de soutenir militairement le M23, une accusation que le gouvernement rwandais rejette, évoquant sa propre sécurité menacée par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé né de l’exil d’anciens responsables du génocide de 1994.
L’enjeu des ressources naturelles
Si l’accord signé ce vendredi reste centré sur la sécurité, ses retombées économiques pourraient être considérables. En avril, le président Tshisekedi avait évoqué la possibilité d’un accord minier avec Massad Boulos, conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, alors en visite à Kinshasa.
La RDC, premier producteur mondial de cobalt et détentrice de plus de 60 % des réserves mondiales de coltan, représente un intérêt stratégique pour l’industrie électronique mondiale. Ces ressources pourraient devenir un levier majeur de coopération entre Washington et Kinshasa.
Depuis l'offensive éclair du M23 et la prise de Goma en janvier, suivie de Bukavu en février, les appels de la communauté internationale au retrait du groupe armé sont restés lettre morte. Les tentatives de médiation, notamment celle menée par l’Angola, se sont soldées par des échecs répétés.