La brouille entre Ouagadougou et Paris touche désormais aux intérêts économiques des deux partenaires.
Dans une note datée du lundi 7 août et estampillée "confidentiel" parvenue à APA, le ministère burkinabè des Affaires étrangères a informé la partie française de la fin des avantages fiscaux qui lui étaient accordés.
Pour la ministre des Affaires étrangères, le gouvernement de transition n'a d'autres choix que de mettre fin à la Convention. Elle a précisé que:
La présente dénonciation prend effet dans un délai de trois mois suivant réception de la présente note.
"Un coup dur" pour la France
Le fiscaliste burkinabè, Phillipe Traoré a expliqué que la convention de non double imposition permet, entre autres, d'éviter à des personnes et des entreprises de payer des impôts sur un même revenu dans deux pays différents.
Le fiscaliste a fait savoir que les entreprises françaises, particulièrement, étaient exemptes de beaucoup d'impôts au Burkina, en vertu de la Convention fiscale de non double imposition.
Ce qui fait, selon lui, qu'elles sont compétitivement en avance sur toutes les autres entreprises exerçant sur le sol burkinabè. Phillipe Traoré insiste:
C'est un vrai coup dur pour la France et une manne financière pour le Burkina.
Cette dénonciation intervient, 48h après que la France a suspendu toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire au Burkina, conséquence du soutien des autorités de la transition au Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), junte qui a évincé Mohamed Bazoum le 26 juillet au Niger.