Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi en tournée dans l’UE

La rédaction avec
14:3327/06/2025, vendredi
AFP
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à Hong Kong, le 30 mai 2025.
Crédit Photo : Peter PARKS / AFP
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à Hong Kong, le 30 mai 2025.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, entame lundi une tournée en Europe pour renforcer les relations avec la France, l’Allemagne, la Belgique et l’Union européenne. Cette visite vise à consolider un partenariat stratégique face aux États-Unis, malgré des tensions liées aux différends commerciaux, notamment sur les voitures électriques chinoises et le cognac français, ainsi que l’étroite alliance Chine-Russie. Un sommet Chine-UE est prévu le mois prochain pour célébrer les 50 ans des relations diplomatiques entre Pékin et Bruxelles.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, entame lundi une tournée en Europe pour s’entretenir avec ses homologues français, allemand, belge et ceux de l’Union européenne (UE). Pékin espère ainsi améliorer ses relations avec le continent.


Cette visite de l’expérimenté diplomate de 71 ans vise à consolider les liens avec le Vieux Continent, considéré comme un partenaire commercial majeur et un contrepoids stratégique face aux États-Unis.

Cependant, plusieurs dossiers complexes empoisonnent les relations bilatérales. Parmi eux, les différends commerciaux portant sur les voitures électriques chinoises et le cognac français, ainsi que l’étroit partenariat Chine-Russie, jugé avec suspicion par plusieurs capitales européennes dans le contexte de la guerre en Ukraine.


Un sommet Chine-UE est prévu le mois prochain en Chine pour célébrer les 50 ans des relations diplomatiques entre Pékin et Bruxelles.


Selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères publié vendredi, Wang Yi se rendra à Bruxelles, en France et en Allemagne au cours de sa visite, qui durera jusqu’à dimanche.


"Les relations sino-européennes font face à des opportunités importantes, alors que le monde connaît une accélération des transformations historiques, marquées par la montée inquiétante de l’unilatéralisme, du protectionnisme et des comportements hégémoniques",
a déclaré Guo Jiakun, porte-parole de la diplomatie chinoise, dans une allusion voilée aux États-Unis.

Un dialogue stratégique attendu à Bruxelles


À Bruxelles, Wang Yi rencontrera la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, pour un « dialogue stratégique de haut niveau », a précisé Guo Jiakun lors d’un point de presse.


En Allemagne, le ministre discutera avec son homologue Johann Wadephul des questions diplomatiques et de sécurité. Cette visite marque la première de Wang Yi en Allemagne depuis l’arrivée au pouvoir en mai d’un nouveau gouvernement conservateur à Berlin.


La Chine souhaite
"renforcer la communication stratégique, approfondir la coopération pragmatique et faire progresser le partenariat stratégique global sino-allemand"
, a ajouté Guo. Selon lui, ces relations bilatérales contribuent à
"apporter stabilité et énergie positive dans un monde en proie aux troubles".

En France, Wang Yi s’entretiendra avec Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, qui avait effectué une visite en Chine en mars dernier. Ils aborderont
"la situation internationale, les relations sino-françaises et sino-européennes"
, selon Guo.

Enfin, en Belgique, Wang Yi doit rencontrer le Premier ministre Bart De Wever ainsi que le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot.


Tensions commerciales et enjeux stratégiques


Les relations entre l’UE et la Chine se sont tendues ces dernières années, Bruxelles reprochant à Pékin des pratiques économiques déloyales et un déséquilibre commercial croissant.


Le différend s’est accentué avec l’instauration par l’UE de surtaxes douanières sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. En représailles, la Chine cible notamment le cognac français, Paris étant l’un des principaux défenseurs des mesures européennes.


Par ailleurs, la Commission européenne a décidé récemment d’exclure les entreprises chinoises des commandes publiques de matériels médicaux dépassant cinq millions d’euros, invoquant des restrictions subies par les firmes européennes sur le marché chinois. Pékin a dénoncé un
"deux poids, deux mesures"
de Bruxelles.

Un autre point de friction concerne les terres rares. Depuis avril, les autorités chinoises imposent des licences pour l’exportation de ces matériaux stratégiques, dont la Chine est un acteur dominant. En juin, Pékin a toutefois proposé à l’UE un "canal vert" pour faciliter ces exportations vers le Vieux Continent.


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