
Lors d’un sommet trilatéral à Jérusalem le 22 décembre, Benjamin Netanyahu a lancé une menace à peine voilée contre la Türkiye. Israël, la Grèce et Chypre renforcent leur coopération énergétique et militaire en Méditerranée orientale. Cette alliance vise à marginaliser Ankara, principal soutien régional de la Palestine. Alors que la Türkiye maintient une ligne ferme face à la guerre à Gaza, ce nouvel axe cherche à isoler sa diplomatie. Une dynamique inquiétante dans un contexte régional déjà marqué par de fortes tensions géopolitiques.
Un avertissement direct adressé à la Türkiye
Benjamin Netanyahu a durci le ton lors d’une conférence de presse conjointe avec Kyriakos Mitsotakis et Nikos Christodoulides.
Cette allusion vise clairement le président Recep Tayyip Erdogan. Elle intervient dans un contexte de tensions accrues entre Israël et la Türkiye depuis octobre 2023.
Ankara soutient ouvertement le peuple palestinien et condamne les bombardements sur Gaza. La Türkiye refuse de légitimer une guerre ayant causé des dizaines de milliers de victimes civiles.
De même le renforcement de la Türkiye en méditerranée est une menace directe pour le régime de Tel Aviv qui cherche des alliés dans la région afin de continuer à avoir les mains libres pour ses méfaits.
Une alliance énergétique et militaire structurée
Les discussions ont porté sur le projet de gazoduc EastMed. Celui-ci relierait les champs gaziers israéliens à l’Europe via Chypre et la Grèce. La Türkiye en serait exclue.
Ce choix illustre une volonté de marginalisation économique d’Ankara, malgré la viabilité technique d’un tracé passant par la Türkiye.
La Türkiye, pilier du soutien à la Palestine
En avril 2024, Ankara a suspendu l’ensemble de ses échanges commerciaux avec Israël. Cette décision a entraîné un coût économique assumé au nom de la solidarité avec Gaza.
La Türkiye accueille également des représentants du Hamas. Ankara considère ce mouvement comme une force de résistance palestinienne légitime. Ankara négocie actuellement l'envoie d'une brigade de 2000 hommes dans le cadre du plan de paix Trump.
Une stratégie d’isolement régional
Les enjeux concernent le contrôle énergétique, l’équilibre militaire et la capacité de la Türkiye à peser sur la question palestinienne.
Cette stratégie rappelle des logiques d’encerclement héritées de la Guerre froide, adaptées aux réalités contemporaines.
La Palestine au cœur des enjeux
La montée des tensions accroît les risques d’instabilité régionale. La Türkiye dispose d’une armée puissante et d’une influence stratégique étendue.
Ankara a déjà démontré sa capacité d’intervention en Syrie, en Irak et en Libye. Toute provocation supplémentaire pourrait entraîner une réaction en chaîne.
Dans cette confrontation géopolitique, la Palestine reste la principale victime. Les massacres à Gaza se poursuivent avec l'impunité d'Israël la plus totale.
Le sommet de Jérusalem marque une nouvelle étape dans la constitution d’un front hostile à l'émancipation palestinienne.
A l'heure où des forces antagonistes trouvent les moyens de s'allier, qu'attendent les "musulmans" pour opposer un axe turco-arabe contre le sionisme ?









