Guinée-Bissau: le président sortant affirme qu'il ne se représentera pas

11:5912/09/2024, jeudi
AFP
Le Président de la République de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló.
Crédit Photo : Média X / Archive
Le Président de la République de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló.

Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, dont l'élection avait été contestée par ses opposants, a déclaré mercredi qu'il ne briguerait pas de second mandat après celui en cours, qui se termine en 2025.

"Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m'a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils",
a-t-il déclaré à des journalistes après le conseil des ministres.

Cette déclaration inattendue a surpris de nombreux observateurs, d'autant que des mouvements s'étaient déjà formés en faveur de sa candidature.

Le terme du mandat actuel et la date de la prochaine présidentielle restent sujets à controverse.


Après l'élection de décembre 2019, M. Embalo, général de réserve âgé de 51 ans, revendiquant la victoire, s'était fait investir en février 2020 pour un mandat de cinq ans à la tête de ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, connu pour son instabilité chronique.

La communauté internationale a fini par reconnaître son élection, mais le résultat du scrutin a provoqué des mois de contestation, même après son investiture. Le principal adversaire de M. Embalo, Domingos Simoes Pereira, a toujours refusé de reconnaître cette victoire, qu'il considère comme frauduleuse.


M. Embalo a également fait savoir mercredi qu'il s'opposait à ce que certains de ses rivaux lui succèdent.
"Ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Gomes Nabiam, ni Braima Camara qui me remplaceront"
, a-t-il déclaré, sans fournir plus de détails.

Il ajoute à propos de ces opposants:


Je ne serai pas remplacé par un bandit.

Depuis son indépendance vis-à-vis du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a traversé de nombreuses crises politiques, marquées par des coups d'État et des tentatives de putsch.


Malgré une élection présidentielle en 2014 qui semblait ramener le pays vers l'ordre constitutionnel, les turbulences politiques ont persisté sous la présidence de M. Embalo.

La Guinée-Bissau reste l'un des pays les plus pauvres du monde, gangréné par la corruption. Cette instabilité et cette pauvreté facilitent les activités des narcotrafiquants, qui utilisent la position stratégique du pays, situé sur la côte Atlantique de l'Afrique, pour faire transiter la cocaïne en provenance d'Amérique latine vers l'Europe, avec la complicité présumée de cadres militaires et de responsables officiels.


À lire également:




#Bissau
#élections
#présidentielle
#Umaro Sissoco Embaló
#Domingos Simoes Pereira
#Nuno Gomes