Le Sénégal a célébré dimanche la première commémoration officielle du massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, où des tirailleurs sénégalais furent exécutés par l'armée coloniale française. Cette cérémonie s'est déroulée au camp de Thiaroye, site désormais transformé en cimetière, où reposent 202 stèles blanches.
Plusieurs chefs d'État africains, dont Mohamed Ould Cheikh Ghazouani (Mauritanie), Adama Barrow (Gambie), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Assoumani Azali (Comores) et Brice Clotaire Nguéma (Gabon), ont pris part à cet hommage, accompagnés de délégations officielles venues de 16 pays africains concernés par cet épisode tragique.
Il a souligné l'importance de ce devoir de mémoire pour graver cet événement dans la conscience collective et restaurer la vérité historique.
Une réappropriation de l'histoire
Il a également déclaré que le 1er décembre serait désormais institué comme la journée des tirailleurs sénégalais.
Une reconnaissance française
Présent lors de la cérémonie, Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a réitéré l'engagement de la France à restituer ses archives et à reconnaître pleinement cet épisode sombre. Il déclare:
Rien ne peut justifier que les soldats de la France aient ainsi retourné leurs armes contre leurs frères d'armes.
Il a rappelé que les conditions injustes ayant mené à la tragédie: le non-paiement des soldes dues aux tirailleurs, qui avaient déjà protesté à Morlaix avant de manifester à Thiaroye.
Bien que le bilan officiel varie entre 35 et 70 morts selon les sources françaises, des historiens estiment que les victimes se comptent en centaines, témoignant de l’ampleur de ce crime de guerre.