L’Iran met en garde l’UE et l’E3 contre de possibles sanctions liées au mécanisme de "snapback"

16:1223/08/2025, Cumartesi
MAJ: 23/08/2025, Cumartesi
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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, fait un geste lors de la première séance plénière du sommet des BRICS à Rio de Janeiro, au Brésil, le 6 juillet 2025.
Crédit Photo : Mauro PIMENTEL / AFP
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, fait un geste lors de la première séance plénière du sommet des BRICS à Rio de Janeiro, au Brésil, le 6 juillet 2025.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a mis en garde vendredi les puissances européennes et l’Union européenne contre toute tentative de déclencher le "mécanisme de réactivation" prévu par l’accord nucléaire de 2015, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Selon la même source, Araghchi a lancé cet avertissement lors d’un appel avec le chef de la diplomatie britannique David Lammy, son homologue allemand Johann Wadephul, le ministre français Jean-Noël Barrot et la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.


Il a affirmé que
"la troïka européenne ainsi que l’Union européenne n’ont ni la légitimité juridique ni le droit moral de recourir à ce mécanisme".

"Alors que la République islamique d’Iran a pris des mesures décisives en légitime défense, elle a constamment privilégié les voies diplomatiques et reste ouverte à toute solution qui protège les droits et les intérêts du peuple iranien",
a-t-il ajouté.

À propos de la proposition européenne d’étendre la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU pour gagner du temps en faveur de la diplomatie, Araghchi a déclaré :
"Le Conseil de sécurité doit décider en la matière. L’Iran a une position de principe, mais ne participera pas au processus."
Il a précisé que Téhéran
"consultera et échangera avec ses amis au Conseil de sécurité sur les conséquences d’une telle initiative".

Les trois ministres européens et la cheffe de la diplomatie de l’UE ont, de leur côté,
"réaffirmé la disponibilité des pays européens à trouver une solution diplomatique",
selon le ministère.
Il a été convenu que les vice-ministres des Affaires étrangères d’Iran, des trois pays européens et de l’UE se réuniraient mardi prochain pour des discussions de suivi.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne (E3) faisaient partie des signataires du Plan d’action global commun (JCPOA) de 2015, aux côtés des États-Unis, de la Chine et de la Russie. L’accord limitait l’enrichissement d’uranium de l’Iran en échange d’une levée des sanctions. Mais en 2018, le président américain Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord et rétabli de lourdes sanctions.


Le texte prévoit une clause dite de
"réactivation" ("snapback")
permettant aux signataires de réimposer les sanctions de l’ONU en cas de violation par l’Iran.

Les tensions se sont intensifiées en juin après une attaque surprise d’Israël contre Téhéran le 13 juin, visant des sites militaires, nucléaires et civils ainsi que des commandants et scientifiques nucléaires. L’Iran a riposté par des frappes de missiles et de drones, tandis que les États-Unis ont bombardé trois installations nucléaires iraniennes. Le conflit de 12 jours s’est achevé par un cessez-le-feu négocié par Washington le 24 juin.


Le mois dernier, l’E3 et l’UE ont également tenu des discussions nucléaires avec l’Iran à Istanbul.


Lundi, Téhéran a annoncé qu’un nouveau cycle de discussions avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) débuterait dans les prochains jours, à la suite de la visite à Téhéran de Massimo Aparo, directeur général adjoint de l’AIEA.


Selon le porte-parole du ministère iranien, Esmaeil Baqaei, cette visite visait à
"évaluer la coopération entre l’Iran et l’agence"
après les frappes américano-israéliennes de juin sur les sites nucléaires iraniens.

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