Mali / Massacre de Moura: l'Union européenne déplore des violences "injustifiables"

11:2218/05/2023, jeudi
MAJ: 18/05/2023, jeudi
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Crédit Photo: Frederick FLORIN / AFP
Crédit Photo: Frederick FLORIN / AFP

L'Union européenne a déploré mardi les violences "injustifiables" perpétrées à Moura en mars 2022 par les forces maliennes et le groupe Wagner documentées dans le rapport du Bureau des droits de l'homme des Nations unies.

"La publication, par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, du rapport sur les événements qui se sont déroulés à Moura, du 27 au 31 mars 2022, confirme les multiples exactions et violations des droits humains et du droit international humanitaire survenues dans le cadre de l’opération militaire menée dans cette localité par des membres des forces armées maliennes et des éléments de la société du groupe Wagner"
, a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans une déclaration publiée sur le site de l'UE.

"L’UE demande aux autorités de transition maliennes de faire la lumière sur ces événements au moyen d’une enquête judiciaire indépendante, impartiale, efficace et exhaustive et de traduire en justice tous les responsables d’abus"
, a-t-il ajouté.

Rappelant que l'UE et ses États membres soutiennent depuis de nombreuses années le combat du Mali contre les groupes terroristes, Borrell estime que
"la conduite d’opérations militaires pour contenir cette menace est nécessaire. Néanmoins, les violences perpétrées par les forces de l’État et des éléments du groupe Wagner contre les populations civiles, telles que documentées dans le rapport, sont injustifiables"
.

Le Bureau des droits de l'homme des Nations unies avait accusé dans un rapport, publié vendredi dernier, les forces armées maliennes et des militaires étrangers d'avoir tué plus de 500 personnes, dont la grande majorité a été sommairement exécutée au cours d’une opération militaire de cinq jours dans le village de Moura, dans la région de Mopti, au centre du Mali, en mars 2022.


Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a indiqué que les autorités maliennes ont refusé les demandes d’accès au village de Moura, affirmant que la Mission d’établissement des faits est basée sur des entretiens avec des victimes et des témoins, ainsi que sur des sources d’informations médico-légales et autres, telles que des images satellites.


Le gouvernement malien a annoncé, samedi dernier, l'ouverture d'une enquête judiciaire contre la Mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l'homme des Nations Unies et ses présumés complices
"pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat"
, ainsi que pour complot militaire.

Le Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du gouvernement malien a expliqué
"qu’en aucun moment, ni la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma), ni le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme ne lui ont adressé une demande d’autorisation pour prendre des images de Moura grâce à des satellites"
, soulignant qu'
"en utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des autorités maliennes, la Mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali"
.

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