Au moins 14 personnes sont mortes, dont dix gardiens, dans l'attaque armée dimanche d'une prison de Ciudad Juarez, à la frontière avec les Etats-Unis, au cours de laquelle au moins 24 détenus se sont évadés, selon les autorités.
L'attaque s'est produite dimanche à l'aube. Des hommes armés sont arrivés dans des véhicules blindés et ont ouvert le feu sur les gardiens.
Au même moment, des familles de détenus attendaient d'entrer dans la prison pour rendre visite à des proches à l'occasion de la nouvelle année.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'attaque avait pour but de faciliter l'évasion d'un groupe de prisonniers.
Avec l'aide de l'armée, la police a procédé à quatre arrestations, a ajouté le bureau du procureur, sans préciser s'il s'agissait de prisonniers évadés ou d'assaillants.
Emeute
Selon les médias locaux, certains détenus ont déclenché une émeute à l'intérieur de la prison, mettant le feu à divers objets et affrontant les gardiens.
Toujours selon les médias, la fusillade a déclenché des scènes de panique parmi les habitants à l'extérieur de la prison, et le bureau du maire a demandé à la population de ne pas s'approcher de la zone.
Le bureau du procureur a indiqué que les forces de sécurité avaient réussi à contrôler la situation dans la prison environ cinq heures après l'attaque.
Cette prison d'État a été le théâtre de plusieurs rixes et émeutes, dont une qui avait fait 20 morts en mars 2009, l'une des plus sanglantes de l'histoire du pays. En août 2022, un affrontement entre bandes rivales avait fait trois morts parmi les détenus.
En février 2016, dans le cadre de sa visite au Mexique, le pape François avait célébré une messe dans la cour de cette prison devant 700 prisonniers et leurs familles. Il les avait appelés à ne pas perdre espoir et à contribuer à l'arrêt des violences.
Selon un rapport de la Commission nationale des droits humains de février dernier, plus de 3.700 personnes sont détenues dans cette prison alors que sa capacité est de seulement 3.135 places.
Les centres de détention du Mexique, principalement ceux gérés par les États, souffrent de problèmes chroniques de surpopulation et de violences, qui se sont aggravés ces dernières années en raison des combats entre groupes criminels.