L'ex-diplomate burkinabé Mousbila Sankara, oncle et compagnon de lutte du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara tué en 1987.
Mousbila Sankara, ex-diplomate, oncle et compagnon de lutte du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara, tué en 1987, a été "enlevé" mardi par "des individus" disant appartenir aux services de renseignement, ont annoncé mercredi ses proches à l'AFP.
Mousbila Sankara, âgé de 74 ans, a été
"enlevé hier aux environs de 05h00 du matin à son domicile"
à Ouagadougou par
"des individus affirmant être des agents de l'ANR (Agence nationale de renseignement, ndlr)",
a affirmé un de ses proches, ayant requis l'anonymat.
"Il revenait de la prière du matin lorsqu'il a été interpellé par ces individus, qui l'ont autorisé à prendre ses produits (médicaments) vu qu'il est sous traitement",
a-t-il précisé.
"Au départ, il s'agissait d'aller l'entendre et de le ramener en fin de matinée (mardi), mais, depuis lors, on n'a plus de ses nouvelles",
a-t-il poursuivi, dénonçant un
"enlèvement"
et appelant
"à sa libération immédiate".
D'autres proches de Mousbila Sankara ont confirmé à l'AFP qu'il a été emmené par des individus mardi et disent également ne plus avoir de nouvelles.
Mi-mai, Mousbila Sankara avait exprimé dans une lettre ouverte de
"sérieuses inquiétudes"
quant à la conduite du régime militaire au pouvoir, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré.
M. Sankara demandait au chef du régime de protéger les
"droits fondamentaux des travailleurs acquis depuis longtemps"
et d
'"ouvrir l'espace public aux citoyens pour l'expression de leur liberté".
Mousbila Sankara, oncle paternel de Thomas Sankara, était aussi l'un de ses compagnons de lutte. Il a également été ambassadeur du Burkina Faso en Libye (1986-1987).
Plusieurs cas d'enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire, au pouvoir depuis un coup d'État en septembre 2022, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.
Le célèbre avocat et leader de la société civile du Burkina Faso, Guy Hervé Kam, arrêté fin janvier, a été libéré puis enlevé dans la foulée fin mai, avant d'être incarcéré à la prison militaire. Il est poursuivi pour
"complot contre la sûreté de l'État"
et
"association de malfaiteurs".
Un ex-chef de corps militaire, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, poursuivi pour
"tentative de déstabilisation des institutions de l'État"
présumée, a également été enlevé, alors qu'il avait été remis en liberté provisoire la veille, selon son entourage.
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