Netanyahu: le Cabinet de guerre israélien approuvera la semaine prochaine les "plans opérationnels" concernant Rafah

10:1325/02/2024, dimanche
MAJ: 25/02/2024, dimanche
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Des Palestiniens se frayent un chemin le long d'une rue jonchée d'ordures dans la ville de Gaza, le 24 février 2024.
Crédit Photo : AFP /
Des Palestiniens se frayent un chemin le long d'une rue jonchée d'ordures dans la ville de Gaza, le 24 février 2024.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré, samedi, que le Cabinet de guerre israélien devrait approuver, en début de semaine prochaine, les "plans opérationnels" relatifs à Rafah, une ville du sud de la Bande de Gaza qui accueille plus d'un million de Palestiniens déplacés.

"Je réunirai le Cabinet de guerre en début de semaine, pour approuver les plans opérationnels relatifs à Rafah, y compris l'évacuation des résidents civils"
, a déclaré Netanyahu lors d'une conférence de presse.

Les menaces israéliennes de lancer une opération au sol à Rafah, près de la frontière égyptienne, se multiplient depuis des semaines, malgré les mises en garde régionales et internationales contre les potentielles conséquences catastrophiques de cette opération.

"Nous nous efforçons de trouver un autre cadre pour la libération de nos prisonniers, ainsi que pour la finalisation de l'élimination des bataillons du Hamas à Rafah"
, a ajouté Netanyahu, en référence au mouvement de résistance palestinien basé dans la Bande de Gaza.

C'est pourquoi j'ai envoyé une délégation à Paris et ce soir, nous discuterons des prochaines étapes des négociations.

Les pourparlers en vue d'un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas ont débuté vendredi à Paris, avec la participation d'une délégation israélienne dirigée par le chef du Mossad, David Barnea.


Le directeur de la CIA, William Burns, le premier ministre qatari, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, et le chef des services de renseignements égyptiens, Abbas Kamel, ont également pris part à ces discussions.


Les médias israéliens ont rapporté, samedi, que la délégation israélienne était rentrée de Paris et avait fait état de
"bonnes négociations et d'une atmosphère positive".

Le quotidien Yedioth Ahronoth, citant des responsables sous couvert d'anonymat, a indiqué que les négociations avaient été
"bonnes, qu'elles avaient même duré plus longtemps que prévu"
, bien qu'il reste encore du chemin à parcourir.

Les pourparlers se sont concentrés sur quatre exigences du Hamas, auxquelles Tel-Aviv est opposé, notamment le retour de tous les habitants du nord de la Bande de Gaza et l'évacuation de toutes les forces armées israéliennes de cette zone, selon la société de radiodiffusion publique israélienne.

Trois autres
"points litigieux"
subsistent, selon le média, à savoir le renforcement de l'aide humanitaire, la durée du cessez-le-feu et le nombre de prisonniers palestiniens qui doivent être libérés.

Un cessez-le-feu antérieur entre le Hamas et Israël avait duré une semaine, du 24 novembre au 1er décembre, période au cours de laquelle des prisonniers avaient été échangés et où l'aide humanitaire avait commencé à affluer dans l'enclave assiégée. Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis avaient alors fait office de médiateurs.


Tel-Aviv estime qu'il y a environ 134 prisonniers israéliens retenus à Gaza, tandis qu'Israël détient au moins 8 800 Palestiniens dans ses prisons, selon des sources officielles des deux camps.

La ville de Rafah connaît un afflux important de réfugiés. Elle accueille au moins 1,4 million de Palestiniens, dont plus d'un million de personnes déplacées qui ont fui les attaques menées dans le nord et le centre de la Bande de Gaza par l'armée israélienne. Israël affirmait dès le déclenchement des hostilités, que Rafah était une
"zone protégée".

Israël poursuit son offensive contre la Bande de Gaza où au moins 29 606 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 69 737 autres blessés, depuis une attaque transfrontalière lancée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, selon les autorités sanitaires palestiniennes.


Selon les autorités de Tel-Aviv, 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas.

Les Nations unies estiment que la guerre menée par l'armée israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites.


Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Un arrêt rendu en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de la Bande de Gaza.

Les hostilités se sont toutefois poursuivies sans relâche et les livraisons d'aide sont dramatiquement insuffisantes pour faire face à la catastrophe humanitaire dont pâtit l'enclave palestinienne assiégée.


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