
Les inondations soudaines qui ont frappé le Nigeria la semaine dernière après des pluies torrentielles ont fait plus de 200 morts, selon un nouveau bilan donné mardi par les autorités locales, tandis que des centaines de personnes sont toujours portées disparues.
Beaucoup de victimes ont été dénombrées à Mokwa, agglomération la plus touchée et dont un quartier a été rayé de la carte en quelques heures jeudi par des eaux de crue du fleuve Niger, dans l'Etat du même nom.
De son côté, l'Agence de gestion des urgences (SEMA) de l'État du Niger a fait état mardi d'un bilan de 159 morts.
Climat et facteurs humains
Depuis, volontaires et équipes de secours ratissent la zone sous une chaleur accablante, retrouvant parfois des corps jusqu'à 10 kilomètres de là.
Quinze des 36 Etats du Nigeria avait été placés en état d'alerte au risque de crues quelques jours avant la catastrophe.
Si le changement climatique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes au Nigeria, pour les habitants de Mokwa la tragédie est aussi liée à des défaillances humaines.
Aide jugée insuffisante
Dans la ville, des eaux boueuses ont emporté des centaines de maisons, faute notamment d'entretien des buses aménagées pour évacuer les eaux de crue, et qui étaient obstruées par des débris le jour où l'eau est montée.
Lorsque des journalistes de l'AFP se sont rendus dans la ville en début de semaine, une forte odeur emplissait l'air, émanant des cadavres en décomposition prisonniers des décombres selon les habitants.
Le gouvernement nigérian assure avoir fourni de l'aide, mais sur place, les habitants s'estiment livrés à eux-mêmes et plusieurs familles ont déclaré à l'AFP n'avoir rien reçu.