
Fils de la défunte icône pakistanaise Benazir Bhutto, Bilawal Bhutto Zardari a d'abord peiné à reprendre le flambeau de sa mère mais, aujourd'hui plus expérimenté, il se bat pour préserver l'influence de sa famille lors des élections législatives de jeudi.
Petit-fils de l'ancien président puis Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, renversé en 1977 par un coup d'État militaire puis pendu deux ans plus tard, il est à 35 ans l'héritier d'une dynastie dont la fortune a fluctué comme dans un drame shakespearien.
Son Parti du Peuple Pakistanais (PPP) avait malgré tout remporté les législatives de 2008 et son mari, Asif Ali Zardari, avait été élu président, un poste qu'il occupa jusqu'en 2013.
Bilawal Bhutto Zardari se fait véritablement connaître en politique à l'occasion de son premier grand discours public, lors des commémorations du cinquième anniversaire du meurtre de sa mère en 2012. Devant des milliers de partisans réunis au mausolée familial dans la province méridionale du Sind, il avait pourfendu l'injustice, les insurgés talibans et pris la défense des plus démunis.
"Ils me connaissent maintenant"
Le jeune candidat, qui comme sa mère se veut un progressiste et s'est souvent exprimé en faveur des droits des femmes et des minorités, s'était toutefois largement tenu à l'écart de la campagne législative de 2013.
Bilawal Bhutto Zardari, qui confesse une addiction à Netflix, se présente volontiers comme une alternative par sa jeunesse au favori Nawaz Sharif, qui à 74 ans a déjà été trois fois Premier ministre. Son aisance avec les médias sociaux est un atout dans ce pays où plus de la moitié de la population est âgée de 21 ans ou moins. Mais les partisans de l'ex-Premier ministre Imran Khan, emprisonné et interdit de se présenter à ces élections, n'ont rien à lui envier.
Diplômé de l'université d'Oxford, au Royaume-Uni, Bilawal Bhutto Zardari est par ailleurs parfois critiqué pour sa maîtrise imparfaite de l'ourdou, la langue nationale.
Père encombrant
Le PPP, qui ne dispose que d'un soutien limité en dehors de son bastion, la province méridionale du Sind, ne paraît pas en mesure de finir mieux que troisième des élections.
Il devra probablement choisir entre former une nouvelle coalition avec la PML-N ou bien rester dans l'opposition, pour tenter de retrouver un peu de crédit.
Celui-ci continue à utiliser son entregent pour négocier les alliances politiques, mais Bilawal est devenu le vrai visage public de son parti.