Le président pakistanais, Arif Alvi, a accepté vendredi la démission d'un deuxième juge de la Cour suprême en deux jours, à quelques semaines des élections législatives du 8 février.
Le juge Ijaz Ul Ahsan, qui devait par séniorité devenir dans quelques mois le prochain président de la Cour suprême, a présenté sa démission, qui a été acceptée, a-t-on appris auprès de la présidence. Un autre juge, Muhammad Mazahar Ali Akbar Naqvi, avait démissionné jeudi.
Le juge Ahsan faisait notamment partie des membres de la Cour suprême qui en 2018 avaient banni à vie M. Sharif de tout mandat politique, après l'avoir destitué un an plus tôt de son poste de Premier ministre pour une affaire de corruption.
M. Sharif avait nié toute malversation, dénonçant un complot de l'armée visant à favoriser la victoire électorale d'Imran Khan, qui était devenu Premier ministre en 2018.
Les juges Ahsan et Naqvi n'ont pas motivé leur décision, qui a suscité des réactions contrastées dans le monde judiciaire.
L'objectif ultime est réduire au silence la voix de la justice.
Même s'il reste l'homme politique le plus populaire du pays, il est incarcéré depuis août, doit faire face à une multitude d'accusations et a été déclaré inéligible pour cinq ans.
M. Sharif est rentré au Pakistan en octobre après quatre ans d'exil à Londres. Certains analystes politiques estiment qu'il a passé pour revenir un accord avec les chefs de l'armée, et qu'il pourrait bien ramener son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), au pouvoir.