La reconstruction post-conflit de la Syrie coûtera au moins 216 milliards $: Banque mondiale

La rédaction avec
13:4322/10/2025, mercredi
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Cette photo montre une base militaire syrienne détruite lors d'un bombardement israélien dans la ville de Madinat al-Salam (Cité de la paix), anciennement connue sous le nom de Madinat al-Baath jusqu'à la chute du président Bachar al-Assad, sur la route Damas-Quneitra, le 21 septembre 2025.
Crédit Photo : LOUAI BESHARA / AFP
Cette photo montre une base militaire syrienne détruite lors d'un bombardement israélien dans la ville de Madinat al-Salam (Cité de la paix), anciennement connue sous le nom de Madinat al-Baath jusqu'à la chute du président Bachar al-Assad, sur la route Damas-Quneitra, le 21 septembre 2025.

La Banque mondiale a estimé mardi que le coût de la reconstruction de la Syrie, ravagée par la guerre, devrait se situer entre 140 et 345 milliards de dollars, avec une estimation prudente de 216 milliards.

La guerre civile de 13 ans a détruit pour 108 milliards de dollars de structures et d’infrastructures, soit environ un tiers du capital fixe brut du pays, selon le rapport The Syrian Conflict: Physical Damage and Reconstruction Assessment (2011-2024).


Les infrastructures ont été les plus touchées (48 % des dommages, soit 52 milliards), suivies des habitations (33 milliards) et des bâtiments non résidentiels (23 milliards). Les gouvernorats d’Alep, Rif Dimashq et Homs ont subi les dégâts les plus importants.

Le rapport souligne que ces estimations interviennent dans un contexte macroéconomique déjà très difficile. Le PIB de la Syrie a chuté de 53 % entre 2010 et 2022, passant de 67,5 milliards de dollars prévus en 2011 à seulement 21,4 milliards en 2024. Les coûts de reconstruction représentent environ dix fois le PIB nominal de 2024, reflétant l’ampleur des destructions et la contraction économique prolongée.


Les sanctions économiques et les perturbations liées au conflit ont accru la dépendance aux importations, épuisé les réserves étrangères et limité fortement les ressources publiques. En 2024, les dépenses en capital ne représentaient que 11 % du niveau de 2010, limitant encore la capacité du pays à financer sa reconstruction.


Le ministre syrien des Finances, Yisr Barnieh, a déclaré que le rapport fournit une base critique pour mesurer l’ampleur des destructions et des coûts à venir. Il a appelé la communauté internationale à soutenir la Syrie afin de restaurer les infrastructures essentielles, revitaliser les communautés et poser les bases d’un avenir plus résilient pour la population.


La guerre civile syrienne s’est terminée en décembre dernier après la fuite de Bachar al-Assad vers la Russie, mettant fin au régime du Parti Baas en place depuis 1963. Le nouveau gouvernement, dirigé par le président Ahmed Al-Sharaa, met en œuvre des réformes politiques et économiques, favorise la cohésion sociale et développe la coopération avec des partenaires régionaux et internationaux. Des réformes fiscales et économiques sont également en cours pour attirer les investissements étrangers.


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