
Le président du Salvador Nayib Bukele est devenu un partenaire clé du président américain Donald Trump dans sa campagne agressive d'expulsion de migrants, une action dont les deux dirigeants espèrent engranger des bénéfices politiques.
Grâce à une série de vidéos présentant des hommes tatoués entravés par des chaînes et extraits brutalement d'avions, M. Bukele s'est attiré l'attention et l'admiration du président américain.
Répression des gangs
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, il a pacifié son pays de six millions d'habitants en proie à la violence des gangs.
La sécurité reste le pilier de la politique de la "poigne de fer" qui fait du président Bukele l'un des dirigeants les plus populaires de la planète, avec un taux d'approbation de plus de 85%.
L'accueil des personnes expulsées par M. Trump à la méga-prison de CECOT au Salvador n'a pas seulement fait de M. Bukele un ami de la Maison Blanche, mais a également permis au président de 43 ans de mettre en pleine lumière la méga-prison de 40.000 détenus.
Les murs austères en béton de l'immense établissement et l'armée de gardes masqués ont été largement mis en avant dans les vidéos produites par le gouvernement de M. Bukele.
La secrétaire à la Sécurité intérieure de Donald Trump, Kristi Noem, a même visité le CECOT, posant devant une cellule bondée d'hommes apparemment apathiques et recouverts de tatouages.
"Propagande"
Pour certains analystes, ce qui compte, c'est la violence de telles images. Les présidents Bukele et Trump ont publié quantités de photos de prisonniers enchaînés, tondus et malmenés tout en rejetant les objections des juges et de leurs opposants.
En ce sens, Trump semble faire écho à l'imagerie politique de son homologue salvadorien pour séduire sa propre base d'électeurs américains.
Abrego Garcia avait été accusé en 2019 de faire partie d'un groupe mafieux, mais la justice américaine l'avait ensuite blanchi et avait pourtant interdit son expulsion, au motif qu'il risquait des représailles à son retour dans son pays.
Il a également reçu plus de 20 membres prétendument haut placés du gang le plus notoire du Salvador, le MS-13, qui étaient détenus aux États-Unis.
Il y a aussi la promesse d'investissements américains au Salvador, un pays dont le revenu par habitant est encore comparable à celui de l'Irak ou de l'Ukraine.
Lorsqu'il se rendra à la Maison Blanche ce mois-ci, Bukele espèrera donc plus que des paroles chaleureuses en récompense de son soutien.