Transition en Syrie: "la France jugera sur pièce", selon le porte-parole du Quai d'Orsay

14:0613/12/2024, vendredi
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Une famille syrienne célèbre la chute du régime de l'ancien président de Syrie Bachar al-Assad avec le nouveau drapeau syrien, à Damas, le 10 décembre 2024.
Crédit Photo : OMAR HAJ KADOUR / AFP
Une famille syrienne célèbre la chute du régime de l'ancien président de Syrie Bachar al-Assad avec le nouveau drapeau syrien, à Damas, le 10 décembre 2024.

Le porte-parole du Quai d'Orsay a déclaré, jeudi, que le France suivait "avec beaucoup d'attention" la transition en cours en Syrie et "jugera sur pièce" la mise en place de nouvelles institutions "qui seront inclusives dans leur principe et qui permettront une représentation et une prise en compte de l'ensemble de la diversité de la société syrienne".

Christophe Lemoine s'exprimait en réponse à une question, lors de la conférence de presse hebdomadaire, tenue jeudi au siège du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.


Lemoine a rappelé, d'emblée, que
"la France était solidaire du peuple syrien depuis la révolution en 2011"
et qu'elle a
"salué la chute d'un régime criminel et déstabilisateur avec lequel elle a toujours refusé la normalisation".

"Aujourd'hui une nouvelle page s'ouvre en Syrie"
, a-t-il constaté.

"Elle doit être celle d'une transition pacifique et exigeante conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies qui protège les civils, les droits fondamentaux et les minorités"
, a-t-il détaillé.

Interrogé sur la collaboration de la France avec Abu Mohammed al-Jolani, chef du groupe armé "Hayat Tahrir al-Cham", Lemoine a affirmé que le processus de transition était encore
"à son début"
et que la France
"jugera sur pièce (...) sur le résultat d'institutions qui seront inclusives dans leur principe et qui permettent une représentation et une prise en compte de l'ensemble de la diversité de la société syrienne".

"Et ça nous y serons extrêmement attentifs"
, a-t-il soutenu. Et d'expliquer:

Pour le moment, nous sommes au début (...) Après, nous verrons comment les institutions prennent forme.

"L'exigence repose sur le respect des différentes composantes de la société syrienne et de la diversité de la société syrienne, ce qui inclut tout ce qui peut y avoir, en termes de différence ethnique, religieuse ou politique (...) La transition en cours doit prendre en compte l'ensemble de ces éléments",
a-t-il encore détaillé.

Et de poursuivre:
"Il est essentiel de préserver les institutions de l'Etat et de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie qui doit échapper à la fragmentation, à l'instabilité, à l'extrémisme et le terrorisme". "La France y veillera",
a-t-il insisté.

Le porte-parole du Quai d'Orsay a, par ailleurs, informé que cette position de la France a été évoquée par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avec ses homologues de la région.


C'est également
"le message que nous passons aux acteurs sur le terrain syrien et à l'opposition syrienne avec laquelle nous n'avons jamais rompu le contact",
a-t-il fait savoir.

Le même message de la France sera évoqué avec
"nos partenaires du G7 en fin de semaine et lors du conseil des AE qui se tiendra à Bruxelles".

Pour rappel, des affrontements ont éclaté le 27 novembre dernier dans la banlieue ouest de la province d'Alep entre les forces du régime et les groupes armés anti-régime. Ces derniers ont rapidement progressé vers le sud jusqu'à la prise de la capitale Damas et le fuite de Bachar al-Assad, le 8 décembre courant, mettant un terme au règne du régime baasiste, en place depuis 61 ans.


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