Tribunal de Gaza: les premières sessions se poursuivent à Sarajevo pour enquêter sur les événements à Gaza

La rédaction avec
13:1428/05/2025, mercredi
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Une vue générale montre les membres de la Cour internationale de justice (CIJ) et les participants au troisième jour des audiences d'une semaine à la CIJ sur les obligations d'Israël envers les agences de l'ONU fournissant de l'aide aux Palestiniens à Gaza, à La Haye, le 30 avril 2025.
Crédit Photo : Sem van der Wal / AFP
Une vue générale montre les membres de la Cour internationale de justice (CIJ) et les participants au troisième jour des audiences d'une semaine à la CIJ sur les obligations d'Israël envers les agences de l'ONU fournissant de l'aide aux Palestiniens à Gaza, à La Haye, le 30 avril 2025.

Les premières audiences publiques du Tribunal de Gaza, créé pour examiner les dimensions juridiques, politiques et éthiques des événements en cours dans la bande de Gaza sous les bombardements israéliens, se poursuivent actuellement à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine.

Lors de la deuxième journée des travaux, des universitaires, intellectuels, défenseurs des droits humains, journalistes et représentants d’ONG se sont réunis autour du thème:
“Relations internationales et ordre mondial”
, mettant en lumière les violations du droit international et les crimes de guerre présumés à Gaza.

Les discussions se tiennent à l’Université internationale de Sarajevo (IUS) et abordent des sujets variés: l’économie politique du génocide, la destruction systématique de Gaza, le recours à la famine comme arme, le rôle du système international face au génocide, la répression des manifestations étudiantes, ainsi que le fonctionnement des tribunaux populaires.


Parmi les participants figurent des experts et témoins clés du conflit, notamment: Lara Elborno, Hilal Elver, David Whyte, Penny Green, Mazin Qumsiyeh, Sami Al Arian, Azzam Tamimi, Noura Erakat, Craig Mokhiber, Phyllis Bennis, Michelle Burgis-Kasthala, Gianni Tognoni, Ramzy Baroud, Haidar Eid et Asmer Safi. Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour la Palestine et l’un des initiateurs du Tribunal, est également intervenu lors de la session inaugurale, à distance.


Une “Déclaration de Sarajevo” en préparation


Le programme inclut des panels comme
“Réalisme politique et géopolitique contemporaine”, “L’économie politique du génocide”
et une session spéciale intitulée
“De Srebrenica à Gaza”
, établissant un parallèle symbolique entre deux tragédies.

Le dernier jour des audiences à Sarajevo verra la présentation officielle de la
“Déclaration de Sarajevo”
, document élaboré avec les contributions de l’ensemble des participants.

Cet événement bénéficie du soutien du Forum de la jeunesse de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), regroupant 66 organisations issues de pays membres et de minorités musulmanes dans le monde.


Une décision finale attendue à Istanbul


Le Tribunal de Gaza a été lancé à Londres en novembre 2024 par un collectif d’intellectuels, d’académiciens, de militants des droits humains et de membres d’ONG, face à l’inaction de la communauté internationale concernant l’application du droit international à Gaza.


La session finale du Tribunal se tiendra en octobre à Istanbul. Un panel multidisciplinaire composé d’experts en droit, culture, politique et société civile y écoutera les témoignages des victimes et rendra public un projet de décision finale, accompagné de recommandations spécifiques en lien avec l’évolution de la situation sur le terrain.


Un tribunal citoyen pour Gaza


Ce Tribunal a pour objectif d’examiner les graves violations des droits humains et les crimes internationaux, y compris le génocide, attribués à Israël depuis le 7 octobre dernier. Il a été initié par des juristes, des défenseurs des droits et des ONG engagées en faveur des droits des Palestiniens.


Les sessions visent à documenter la crise humanitaire, à établir la responsabilité pour les crimes de guerre et à donner la parole aux victimes ainsi qu’aux acteurs de la société civile. Israël y est jugé par contumace pour ses actions à Gaza.


Ce tribunal indépendant revendique une transparence totale, une liberté face aux pressions politiques internationales et une volonté de raccourcir les délais de justice, souvent ralentis dans les institutions officielles comme la Cour pénale internationale (CPI) ou la Cour internationale de justice (CIJ).


Sans chercher à se substituer à ces cours, le Tribunal de Gaza se présente comme un outil complémentaire, visant à produire des résultats juridiques solides et à mobiliser l’opinion publique mondiale face à l’impunité.


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