Une offensive contre Rafah serait incompatible avec les mesures provisoires contraignantes de la CIJ

15:4929/02/2024, jeudi
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Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, lors de la 55e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève en Suisse, le 29 février 2024.
Crédit Photo : FABRICE COFFRINI / AFP
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, lors de la 55e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève en Suisse, le 29 février 2024.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a averti ce jeudi que l'attaque israélienne contre Rafah ne serait pas conforme aux mesures provisoires contraignantes imposées par la Cour internationale de Justice (CIJ) contre Tel-Aviv, appelant tous les États à faire "tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter une telle issue".

Les déclarations de Volker Türk ont été prononcées lors de son discours au Dialogue interactif sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, dans le cadre de la 55e réunion du Conseil des droits de l'homme à Genève.


"La perspective d'une offensive terrestre israélienne sur Rafah donnerait une nouvelle dimension au cauchemar infligé à la population de Gaza. Plus de 1,5 million de personnes se sont réfugiées à Rafah, malgré les bombardements continus, et la ville est devenue le centre de l'aide humanitaire de la Bande de Gaza"
, a affirmé Türk.

Il a averti qu'une telle offensive terrestre entraînerait potentiellement
"des pertes massives de vies humaines, un risque supplémentaire d'atrocités criminelles, de nouveaux déplacements, une relocalisation vers un autre endroit dangereux et signerait l'arrêt de mort pour tout espoir d'aide humanitaire efficace".

"Pour ma part, je ne vois pas comment une telle opération pourrait être compatible avec les mesures provisoires contraignantes émises par la Cour internationale de Justice"
, a-t-il estimé, avant d'ajouter:
"J'appelle tous les États influents à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter une telle issue".

"La guerre à Gaza doit prendre fin"
, a-t-il martelé, soulignant que
"des violations flagrantes des droits de l'homme et du droit humanitaire international, incluant des crimes de guerre et éventuellement d'autres crimes relevant du droit international, ont été commises par toutes les parties".

Pour une paix efficace dans le territoire palestinien occupé et en Israël, le Haut -Commissaire aux droits de l'homme a souligné que
"l'occupation doit cesser".

"Les dirigeants israéliens doivent accepter le droit des Palestiniens à vivre dans un État indépendant. Et toutes les factions palestiniennes doivent reconnaître le droit d'Israël à exister en paix et en sécurité",
a poursuivi Türk.

Israël comparait pour génocide devant la Cour internationale de Justice. Une décision provisoire rendue en janvier a sommé Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir l'entrée des aides humanitaires aux civils de Gaza.


Depuis le début des opérations militaires israéliennes, plus de 30 000 Palestiniens ont été tués et plus de 70 000 autres blessés, sur fond d'énormes destructions et de pénurie de produits de première nécessité.

La guerre menée par Israël a également causé des déplacements forcés et installé une situation de famine dans la Bande de Gaza.


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